Je n'ai pas souhaité que tu rates ton bac !
J'ai simplement dit que c'est le genre de leçons qui pourraient t'être bénéfiques, au vu de tes propos !
Je me répète : tu as 16 ans, tu n'as encore passé aucun examen digne de ce nom, tu ne sais pas ce qu'est la vie professionnelle (ce ne sont pas des reproches, mais des faits établis ... et je suis aussi passé par là) ... alors je me demande comment tu peux avoir des jugements aussi tranchés et définitifs ! D'autant que quand on te sort un contre-exemple, tu le balayes de la main en le qualifiant de "cas particulier" ... C'est gonflé, quand même !!
Je vais prendre un autre exemple de ma vie personnelle : j'étais au collège près de chez mes parents (en milieu rural) puis au lycée en ville (dans un établissement relativement réputé, dans lequel je suis rentré au forceps - sur lettre de motiv - juste avant mes 15 ans). En français au collège, on faisait énormément de grammaire, de dictées, etc (tout ce qui concerne la base de notre belle langue) ... Au lycée, dès le premier trimestre en seconde on m'a parlé de métaphores, d'oxymores comme si c'était des notions acquises : je ne savais même pas ce que c'était ! Et ca paraissait tellement évident à tous les autres que j'ai fermé ma gueule, j'ai laissé pisser les premières semaines, j'ai bossé et je me suis accroché.
Si j'ai été décroché, ca n'est pas par manque de motivation : c'est parce que la marche était trop haute pour moi, et peut-être que les méthodes d'enseignement n'étaient pas adaptés à ma personnalité. Ca n'est la faute de personne (ni celle des profs, ni celle du système, ni la mienne), ca s'appelle une circonstance.
Mon propos, c'est que ce genre de circonstances peut t'amener à louper le Bac, par exemple.
Et tu peux bachoter tout ce que tu veux (qu'est-ce que tu crois que j'ai fait ?), tu n'y arriveras pas.
Si demain jte file mes DS et de maths appliquées, que je te file pas les cours et que je te prive d'Internet (au oui : j'ai passé le bac en 1999, ce qui veut dire qu'à l'époque, Internet c'était dans une poignée de foyers, avec un débit inférieur à ce qu'il y a sur les smartphones, et des contenus beaucoup moins riches) ... tu pourras bachoter pendant plusieurs mois si tu veux mais je te garantis que tu ne parviendras pas au bout des exercices. Et ca sera NORMAL. Et ca voudra pas dire que t'es nul ...
Selon toi, Le bac n'est qu'une formalité ? Avoir 12 est le minimum ?
Pourtant la moyenne est à 10 et non à 12.
Pourtant en 2011, toutes filières confondues, il y avait que 76,8% de reçus avant les rattrapages (soit 23,2% de recalés ... ca, je sais encore le compter!). Chiffres du Ministère.
En 2010, 51,4% des bacheliers n'avaient pas de mention. 26.8% ont obtenu "assez bien", 14.8% ont obtenu "bien", 7% ont obtenu "très bien" (chiffres de l'Etudiant).
Si tu as la chance que le bac ne soit qu'une formalité, tant mieux pour toi. Mais ne généralise pas ton cas à l'ensemble des candidats au bac passés, présents, et futurs !
Mais méfie-toi des accidents de parcours.
Tu n'as jamais passé de véritables Examens.
Sais-tu ce que c'est que de passer 9 longues épreuves en l'espace d'une semaine seulement ? De ce point de vue, je trouve que le Bac est surement l'un des examens les plus difficiles ... Sais-tu comment ton corps et ton esprit vont-ils réagir, quand le vendredi matin il sera l'heure d'aller passer la physique (coef 6, voire 8 si t'as pas de spé) et la SVT ou la SI (coef 7, si je me rappelle bien ?).
Le stress, en fonction de sa dose et en fonction de ta personnalité, peut doper tes performances. Il peut aussi les amoindrir.
Tu peux te faire déstabiliser (par un sujet inattendu, par exemple), ton stress peut exploser et te faire perdre tous tes moyens. Je pense même qu'au vu de tes propos, tu sembles si sur de toi que c'est le principal danger qui te guette ! Je dis ca simplement pour t'aider ...
Rendez-vous le 6 juillet, tu nous diras quelle mention tu as obtenu !
Et si "par malheur" tu n'en avais pas, je te rassure tout de suite : c'est pas grave, ca n'empêche ni de vivre, ni de réussir dans la vie ...
"Une préparation intensive, durable et de longue haleine suffit à cartonner non seulement au Bac mais également dans la vie" ?
Cette phrase m'a vraiment étonné quand tu l'as contre carré. Qu'est ce qu'il y a de faux la dedans ?
Pour une raison très simple : tu pars du postulat que ca ne dépend que de toi ... Or, tu n'es pas tout seul !
Admettons que tu passes un concours des grandes écoles.
Tu t'es préparé intensément, depuis longtemps.
Il y a 30 places. Tu es (très) bon, tu réussis bien les épreuves, tu tapes de notes de folies et pourtant ... tu es recalé parce que tu finis 31e ou 32e, parce qu'il y aura eu une 30aine de personnes qui auront fait comme quoi, qui seront douées comme toi, mais qui auront eu un peu plus de réussite que toi, ce jour-là.
Donc tu échoues.
Pourtant, tu t'es préparé intensément, durablement ...
Autre exemple: les EOPN de l'armée de l'air ... c'est rempli de candidats ultra-motivés, ultra-préparés, ultra-compétents ... qui se font recaler.
Encore un exemple : je suis prestataire de services. C'est à dire que ma société me positionne en poste chez ses clients, pour épauler les salariés du client.
Il y a quelques années, j'ai postulé pour un boulot "pour lequel j'étais fait". J'étais déjà in-situ chez le client. Je réalisais ce boulot. J'avais le savoir-faire, j'étais reconnu et apprécié de toute mon équipe.
Il y avait 2 postes à pourvoir. Tu sais quoi ? J'ai fini 3e sur la liste des candidats.
Pourquoi ? Parce qu'un collègue qui avait plus d'ancienneté que moi a postulé, et parce que mon responsable d'équipe a également postulé.
Dans ces conditions, est-ce que j'aurais pu faire mieux ? Est-ce que j'aurais pu avoir le poste ? Malheureusement, je ne le crois pas.
Tu veux un dernier exemple ?
Tu dis que "le cockpit, j'y arriverai sans aucun souci".
Permets-moi de nuancer ton propos.
Connais-tu la situation économique actuelle des compagnies aériennes ?
Connais-tu la situation actuelle (et future) du marché de l'emploi chez les pilotes ?
Sais-tu combien de jeunes pilotes - tous qualifiés, compétents, et plus ou moins expérimentés - sont sur le carreau ?
Dans ce contexte difficile, il me parait un peu présomptueux de prétendre pouvoir arriver dans un cockpit sans aucun souci !
Non ?
On en est la preuve meme, c'est en se préparant longuement qu'on réussit.
Euh ... qui est la preuve de quoi, et pour quelle raison ??
Sinon quand tu parles de "tes 2 interventions" ... Tu oublies certains de tes posts à l'emporte-pièce dans d'autres fils de discussion !
Personnellement mon propos n'est pas de t'enfoncer ni quoi que ce soit, mais de t'amener à réfléchir et éventuellement à te faire évoluer sur tes positions. Sauf que tu balayes chaque contradiction d'un revers de la main, en mode Calimero ...
Je n'irais pas aussi loin qu'Insider, même si je suis assez fatigué de tes propos, et surtout de ne jamais te voir mettre d'eau dans ton vin !
Avoir une certaine assurance, c'est bien.
Mais il ne faut pas perdre contact avec la Réalité.
Il ne faut pas que ca se transforme en arrogance.
Il faut aussi (surtout) savoir se montrer à la hauteur de l'image que l'on donne de soi, tant en termes de compétences que de comportement.
Sinon, bien du courage pour trouver un boulot (que ca soit dans un cockpit ou pas) ...