bascarol a écrit:
C'est sur que en ligne c'est pas la joie, disons que les Cie ont profité du surplus de pilotes il y a quelques années, mais surtout justifié du low coast et la baisse des prix pour mettre tout au ras du sol, salaire et "avantages sociaux" inclus.
Salut Pascal,
Le low cost a son lot d'inconvénients pour le salarié, mais le salaire est rarement le problème, y compris chez la grande low cost irlandaise. L'absence totale d'avantages sociaux chez eux est par contre réelle, bien que ça n'a pas toujours été le cas.
Ce manque d'avantages sociaux n'est pas une réalité chez les autres low costs (Easyjet, Vueling, Norwegian et Volotea, en contrat français en France, ont les mêmes couvertures que n'importe quel autre employé français).
Pour répondre à la question de cedcmt, 5 ans après mon dernier post dans ce topic, je suis devenu commandant et j'ai changé de boîte, toujours pour une low cost.
Les conditions sont tops, le salaire excellent (8000 à 8500€ net par mois), mon contrat permanent inclu toutes les couvertures classiques, retraite, etc. J'ai deux semaines de vacances garanties l'été, mais d'autres inconvénients du métier sont toujours là: fatigue, journées qui commencent très tôt ou terminent très tard, pression de réussir son évaluation simu deux fois par an, son contrôle en ligne une fois par an, son médical (bien que ma compagnie fournisse une assurance "perte de licence").
Rares sont les journées qui se déroulent sans le moindre problème. Avant-hier par exemple, j'ai eu une urgence médicale au sol avant le départ, avec à ma charge la communication (informations pour les passagers, coordinations avec le personnel au sol, mise à jour des plans de vol avec le département de prépavol, tenue au courant de l'ATC, etc) suivi de beaucoup de paperasse. Sur le vol suivant, parti avec du retard, à ma charge d'essayer de rattraper le retard, obtenir les infos pour mes passagers en correspondance. Il faisait mauvais temps à destination, on a du organiser un possible déroutement, informer la compagnie de la situation. Finalement posé à destination, problème de bagages, avec en parallèle un groupe de sol (qui fournit l'électricité au sol) qui ne fonctionne pas. L'aéroport limite l'utilisation de l'APU (production d'électricité interne à l'avion, très bruyante) à 2 minutes seulement. A ma charge là aussi d'obtenir la bonne paperasse pour avoir une dérogation, des coups de téléphone à passer, pour obtenir un "code d'infraction".
Passagers pas contents du retard occasionné, à ma charge là aussi de bien communiquer. On est au sol et on court après le temps, désormais avec un créneau de départ, une restriction imposée par le contrôle aérien qui nous oblige à décoller dans une plage de 15 minutes. Si on loupe le créneau, on est bon pour un nouveau créneau une ou deux heures plus tard. C'est le rush à l'escale, il faut faire vite sans faire d'impasse sur notre préparation du vol ou la sécurité.
On a pu décoller 1 minute avant la fin du créneau.
Une journée parmi tant d'autres. Les avis sont partagés, certains ne changeraient pour rien au monde et d'autres ont déjà tourné la page pour une autre nouvelle carrière. Je fais parmi du premier groupe, mais des amis très respectables sont dans le second groupe et te diraient "si tu doutes, alors ne le fais pas".