Il faut avoir une vue d'aigle (10/10) pour pouvoir être pilote ?
Contrairement à ce que pense la majorité des gens, on peut parfaitement devenir Pilote de Ligne en étant myope (ou autres problèmes de vue). Il faut par contre répondre aux critères des normes médicales.
Pour résumer, il faut être corrigé à 10/10 (c'est à dire avoir une acuité visuelle de 10/10 avec ses lunettes) et que la "puissance" de vos verres soit comprise entre +3 et -3 dioptries (regardez sur votre prescription). Il se pourrait même que les normes s'assouplissent très prochainement et que la limite passe à +/- 5 dioptries.
Il faut être une grosse tête et avoir fait math sup, math spé pour être pilote ?
Encore une fois, malgré les "préjugés populaires", il est inutile d'être une "bête en maths" pour pouvoir piloter un avion de ligne ! Il existe plusieurs filières (dont nous reparlerons plus bas), et seules quelques unes d'entre elles nécessitent un niveau d'études supérieures scientifiques "élevé" (et encore...).
Il faut être passionné d'aviation pour être pilote ?
Comme nous venons de le dire, il existe plusieurs filières pour accéder au métier de Pilote de Ligne, mais toutes demandent un travail et un acharnement important que seule une grande motivation engrangée par la passion permet de fournir.
De plus, une fois installé dans le cockpit de votre avion de ligne , votre travail finira pas être plus ou moins "répétitif" (comme partout), si vous n'êtes pas passionné de vol, vous vous ennuierez donc assez rapidement.
Tous les pilotes gagnent beaucoup, beaucoup d'argent ?
Certes, les pilotes des grandes compagnies (comme Air France) ne sont pas trop à plaindre (même si leurs salaires ne sont plus ce qu'ils étaient il y a quelques années de cela), mais il ne faut pas oublier les pilotes des compagnies régionales ou d'aviation d'affaire plus modestes ! Leurs salaires ne sont parfois pas mirobolants ! Inutile donc, d'envisager une carrière de Pilote de Ligne si seul le salaire vous intéresse.
Dans le même registre, les Pilotes de Ligne ne passent pas leur temps à draguer de splendides hôtesses de l'air*, donc, si vous étiez intéressé par ça aussi, cherchez ailleurs.
Pour résumer, il existe deux grands types de filières: les filières autodidactes et les filières "gratuites". Intéressons nous tout d'abord aux filières "gratuites".
Les filières "gratuites"
Il en existe 2 en France, l'une offerte par l'État via l'École Nationale de l'Aviation Civile (l'ENAC), l'autre par la compagnie Air France via sa filière "Pilotes Cadets".
Toutes deux recrutent sur concours au niveau minimum Math Sup ou Bac S +2 à +5 années d'études supérieures scientifiques.
La seule différence entre ces deux filières ?
La première (l'ENAC donc) ne recrute pas plus d'une vingtaine d'EPL (Élèves Pilote de Ligne) par an et n'assure pas un travail en fin de formation (au pilote de trouver sa compagnie) tandis qu'Air France vient de recruter cette année une quarantaine de Cadets (ce chiffre devrait même augmenter) et assure une place de copilote (chez Air France bien sûr) en fin de formation.
Au fait, si elles s'appellent filières gratuites, ça veut bien dire ce que ça veut dire ;), la formation est financée (soit par l'état, soit par AF).
On notera même que les Cadets AF sont rémunérés durant leur formation.
Les filières autodidactes
Passons à présent au filières autodidactes, la "petite porte" en somme...
Petite car peu connue du "grand publique", bien qu'il s'agisse en fait de la filière empruntée par la grande majorité des pilotes professionnels français. Le pilote "autodidacte" aura strictement les mêmes qualifications que ses camarades de l'ENAC ou des Cadets Air France, mais, contrairement à ces derniers, il aura financé lui-même sa formation de pilote dans des écoles privées. Soit en passant successivement les différentes licences (pilote privé, pilote professionnel, vol aux instruments, travail en équipage, etc...) en "montant des heures (de vol)" entre chacune d'entre elles (c'est plus ce qu'on appelle la filière "aéro-club"), soit en suivant une formation dite "ab initio" (c'est à dire que l'élève part de 0 heures de vol pour devenir pilote professionnel qualifié vol aux instruments en un peu moins de 2 ans: c'est l'ATP intégré).
Quelque soit la voie choisie, son coût est très important (environ 200 000 Francs pour la filière "aéro-club" sans compter le brevet de pilote privé et les heures de vol qu'il faut "monter" avant de commencer sa formation de pilote professionnel, et environ 400 000 Francs pour un ATP intégré) et demande de très gros sacrifices qu'encore une fois, seule la passion et la détermination permet de supporter.
Sans compter que ces filières ne débouchent malheureusement pas automatiquement sur un emploi et que le chômage existe bien chez les pilotes.
L'expatriation
Si les emprunts fous, les normes médicales somme toute assez sévères et le niveau théorique lui aussi somme toute assez élevé vous rebutent, reste l'expatriation vers les États-Unis où un CPL-IR (licence de pilote pro' qualifié vol aux instruments) peut-être décroché en 8 mois pour moins de 150 000 Francs ! Le problème étant qu'ensuite, le travail sur place est impossible à moins d'être détenteur d'une "green card" (permis de travail). Il faut donc encore une fois s'expatrier vers un pays reconnaissant les licences FAA (américaines).
Mais rassurez vous, c'est le cas d'un très, très grand nombres d'états (excepté ceux européens).
Sinon, il y a également la filière Canadienne qui se rapproche de celle américaine et qui permet peut-être avec plus de facilité de rester travailler sur place ensuite.
Retrouver plus d'informations sur http://devenirpilote.free.fr/
source : Pierre-Maxime Aéronet et Rec Aviation