Poser des scellés sur un avion de chasse turboréacteur n'est jamais arrivé. C'est pourtant ce qui s'est produit à l'aéro-club d'Auxerre (Yonne). L'appareil est un Albatross de fabrication tchécoslovaque vendu à 2 800 exemplaires dans les pays de l'ex-bloc soviétique. Un avion de voltige plus classique a aussi été saisi dans un aéro-club de l'Aube.
Le propriétaire des appareils, Jean-Louis Helie, 42 ans, a été mis en examen pour vol et recel en bande organisée, et écroué à Caen. Les poursuites engagées par le parquet ne visent pas les avions, régulièrement immatriculés, mais leur achat, gagé, semble-t-il, sur le vol d'engins de chantier revendus dans le Maghreb.
312 vols en 2005
Pour subtiliser un bulldozer, une tractopelle ou une pelleteuse (valeur moyenne : 150 000 €), il suffit d'un passe qui démarre ces engins garés sur un chan tier. Avec un semi-remorque, on peut traverser la France sans souci, ces engins n'étant pas immatriculés. Trois cent douze vols de ce type ont été commis en 2005, selon la Fédération des travaux publics.
Après plusieurs disparitions constatées dans le Calvados, l'enquête a abouti à l'interpellation de trois suspects : l'un dans les environs d'Avranches (Manche), un autre en Seine-et-Marne et, enfin, Jean-Louis Helie. Le suspect de la Manche, un quadragénaire chômeur, se serait chargé des vols, l'habitant de Seine-et-Marne, dirigeant d'une entreprise d'im port-export, aurait écoulé les engins provenant du Calvados ainsi que quatre autres volés en région parisienne.
Des suspects mis en examen, seul Jean-Louis Helie a été placé en détention. Ses revenus ne seraient pas à la hauteur de sa passion. «Poussez les gaz sur un Al ba tross, souligne un spécialiste, et 300 litres de kérosène partent en fumée.».
source : Le Figaro