Le contrôle aérien a 3 missions principales :
1) Sécurité du trafic aérien
2) Accélérer le trafic aérien
3) Optimiser le trafic aérien
Dans cet ordre !!! La sécurité restant en toutes circonstances l’obsession des contrôleurs. On ne badine pas avec la vie humaine.
Pour devenir contrôleur, la seule filière c'est l'ENAC ?
VRAI.
L’Etat a la charge de la Navigation Aérienne en France. Il forme donc tous ses agents à l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile à Toulouse (techniciens, électroniciens et contrôleurs aériens notamment).
Remarque
Il existe une autre catégorie de contrôleurs : les TSEEAC qui peuvent aussi faire du controle TWR (tour de contrôle) sur des terrains modestes en taille, mais au trafic souvent soutenu en raison de nombreux VFR et/ou vols école.
Ils sont recrutés par concours niveau bac. (modalité sur le site de la DGAC : www.dgac.fr )
Quelle formation à l'ENAC ?
Formation de 3 ans, alternée entre théorie à l’ENAC et pratique dans le centre d’affectation. Les enseignements couvrent :
Tout ce qui est nécessaire pour pouvoir contrôler (évidemment !)
Tout l’environnement aéronautique, afin d’avoir une parfaite « culture » du milieu professionnel dés la sortie de l’école.
En marge de l’incontournable apprentissage de la Réglementation de la Circulation Aérienne (RCA) on nous dispense donc à l’ENAC des cours de :
- Météorologie
- AIS (Aeronautical Information Service) : savoir déposer un plan de vol, les différentes parties des documentations aéronautiques officielles, etc…
- Droit du transport aérien
- Economie du transport aérien
- Réglementation du Transport Aérien (RTA)
- Moteurs : qu’est ce qu’un turbo-réacteur, un turbo-compresseur, simple/double-flux, le N1, N2 EPR, FADEC etc...
- Avionique : EFIS, pilote automatique, RNAV, INS
- Identification/performances avions
- Vols IFR en simulateur (TB-20 et A300)
- Navigation
- Systèmes automatisés : interconnections entre les calculateurs de la Navigation Aérienne en France + au niveau européen.
- Radio-navigation
- Radars : les différents types, le fonctionnement, la portée etc…
- Infrastructure aéroportuaire : calculer une résistance de piste, connaître les différents balisages, passerelles d’embarquement, etc…
- Visite des usines Airbus, du CEAT, conférence sur la sûreté aéroportuaire, avec les pompiers, un pilote d’hélicoptère professionnel, etc…
+ d’autres encore…
Qui paye qui ? A quoi servent les redevances ?
La DGAC dépend du Ministère des Transports; ses agents sont donc rétribués par l’Etat.
Cas particulier tout de même : le Budget Annexe de l’Aviation Civile (BAAC) provient en majeure partie des redevances perçues auprès des usagers (compagnies aériennes surtout) au titre du service du contrôle.
Un usager en IFR s'acquitte en effet de redevances de route et pour services terminaux de la circulation aérienne (RSTCA). Le service du contrôle n'étant pas, jusqu'à présent, à but lucratif, le principe fondamental est celui du recouvrement des coûts réels qu'implique l'infrastructure du contrôle aérien. La redevance ne sert donc qu'à payer les installations et les personnels dont l'usager bénéficie.
Au niveau européen c'est l'organisme Eurocontrol qui est seul chargé de percevoir les redevances de route pour un ensemble de 26 pays : grande simplicité donc pour l'usager puisque c'est Eurocontrol qui se charge ensuite de la répartition des sommes entre les pays survolés.
A noter que ces redevances sont directement proportionnelles à la taille de l'aéronef et au temps passé dans l’espace contrôlé de chaque pays.
En ce qui concerne la France, le financement de la DGAC a deux origines, directement liées aux deux types de mission qu'elle a à accomplir :
1) Missions qui contribuent à la navigation aérienne : le financement est assuré par les redevances perçues.
2) Autres prestations assurées par l'Aviation Civile : relevant du domaine régalien de l'Etat, leur financement est assuré par une subvention du budget général de l'Etat (nos impôts), mais aussi et surtout par la perception de la taxe sûreté-sécurité (TSS)
La DGAC ne peut donc par définition dégager "d'excédent" et doit même rembourser les compagnies aériennes du trop-perçu, lorsque des gains de productivité sont réalisés et que le coût de la navigation aérienne est moindre que prévu.
Pour plus de détails :
http://www.dgac.fr/html/allabout/rapports/template.htm?/html/allabout/rapports/dna/dna00_5.pdf ou la lecture du mémoire de fin d'étude intitulé "Etude du système Eurocontrol de redevances de route" (Gaël Urcun & Frédéric Lescop - ENAC)
Un métier stressant ?
La responsabilité est écrasante, elle implique donc une concentration de tous les instants. C’est cela qui est fatigant après une journée (ou une nuit !) de travail. Le stress n’est pas vraiment présent tout le temps donc, juste une intensité de concentration en tant normal. Lors de fortes charges de trafic par contre, il peut y avoir des « montées d’adrénaline » car il y a de nombreux avions à gérer sans délai.
On est donc loin quand même du cliché des gens constamment sous pression, ne tenant le coup qu’à force de café et de cigarettes !
source : Rec Aviation