Après Cirrus Aircraft et Teledyne Continental Motors et dans le prolongement du transfert d’une ligne d’assemblage d’A320 à Tianjin, la Chine va récupérer Concorde dans le but de relancer un programme de supersonique de transport aérien domestique. Le musée de l’air est sur le point de céder l’un des rares Concorde encore en état de vol.
Le week-end dernier, les collectionneurs réunis par le musée de l’air du Bourget dans le dans le hall Concorde (Carrefour de l’Air), ont suivi intrigués les allers et venues de visiteurs chinois, de toute évidence plus intéressés par les deux Concorde que par ce qui étaient présentés sur les stands des « petits musées » et autre associations de sauvegarde du patrimoine national. Ces chinois étaient en fait des ingénieurs aéronautiques pour lesquels le supersonique français n’a plus de secret depuis bien longtemps.
Au musée de l’air les préparatifs pour permettre la remise en vol de Concorde et sa peinture aux couleurs d’une compagnie chinoise.
Photo : © Musée de l’air et de l’espace
Dans la logique de la NASA qui avait récupéré dans les années 90 un Tupolev Tu144 (le Concorde soviétique), la Chine, à son tour, a l’intention d’acquérir un exemplaire du Concorde dans le but de se lancer dans la production d’un supersonique. Et plutôt que de partir d’une feuille blanche, elle a décidé de s’inspirer de la réalisation franco-britannique… avec la bénédiction d’Airbus. Après avoir transféré une ligne de production d’A320 à Tianjin et confié la réalisation d’éléments du futur A350XWB à des industriels chinois, le consortium européen cède aujourd’hui les droits de propriété industrielle hérités des fusions antérieures.
Les aficionados pourront se consoler en se disant que Concorde va connaître une nouvelle carrière sur le réseau domestique des compagnies chinoises. Elles ont en effet reçu un avis favorable du gouvernement de Pékin pour exploiter l’appareil à vitesse supersonique au-dessus des terres.
La Chine compte exploiter le supersonique sur les lignes domestiques
Photo : © Ph. Delafosse / Air France
Au terme d’une négociation déséquilibrée, les chinois ont obtenu d’Airbus, la mise à disposition d’un appareil en état de vol. Airbus a convaincu le musée de l’air de céder l’un de ses deux appareils, en l’occurrence le « F-BTSD ». En contrepartie, l’avionneur de Toulouse s’est engagé à financer la réfection de l’ancienne tour de contrôle du Bourget. La nouvelle directrice du musée, que l’on sait attachée au patrimoine aéronautique national, a été sensible à cet argument.
La livraison pourrait avoir lieu en juin prochain, à l’occasion du salon aéronautique du Bourget où les chinois ont prévu de venir en force. Ce sera un événement émouvant pour ceux qui assisteront à l’envol du supersonique… aux couleurs d’Air China. Les techniciens français et chinois doivent d’ici là réaliser une visite complète et effectuer des essais de roulage. Aéroports de Paris et la DGAC ont réuni une cellule de crise afin d’élaborer un plan anti-spotters.
Ce n’est qu’un au revoir…
Photo : © Ph. Delafosse / Air France
L’idée de faire revoler Concorde est venue aux autorités chinoises par le biais de l’ambassadeur de Chine à Paris, qui se souvenait en effet, que Gérard Feldzer, l’ancien directeur du musée de l’air, avait annoncé, sur un plateau de télévision, son intention de remettre en état de marche « son » supersonique. La Chine l’a apparemment pris au mot en s’attachant ses services en tant que conseiller spécial. L’initiateur de l’éphémère salon de l’aviation verte a accepté à condition qu’à terme (il n’a pas été précisé quand), les Concorde chinois volent au biocarburant.
Poisson d'avril !!!
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