Crash du Concorde : procès en vue pour Continental Airlines
V.F. (lefigaro.fr ) avec AFP
12/03/2008 | Mise à jour : 11:31 |
Le parquet de Pontoise demande le renvoi en correctionnelle de la compagnie et de quatre personnes pour « homicides et blessures involontaires ». Ils pourraient être jugés cette année.
Après avoir déposé ses réquisitions au juge d'instruction le 27 février dernier, le parquet de Pontoise a demandé mercredi le renvoi devant le tribunal correctionnel de la compagnie aérienne Continental Airlines ainsi que quatre personnes pour « homicides et blessures involontaires » dans le crash du Concorde qui avait fait 113 morts en juillet 2000 dans le Val-d'Oise.
La compagnie aérienne américaine en tant que personne morale, deux de ses employés, l'un John Taylor, qui a posé la pièce défectueuse qui a été retrouvée sur la piste au moment du décollage du Concorde, et Stanley Ford, chef d'entretien, ainsi qu'Henri Perrier et Claude Frantzen, tous deux responsables du programme Concorde au sein d'Aérospatiale, sont concernés par le renvoi. Le crash était survenu alors qu'une lamelle en titane laissée sur le tarmac après le décollage d'un DC10 de Continental ait entrainé l'éclatement du pneu du supersonique et l'explosion d'un réservoir. Deux minutes seulement après son envol, le Concorde s'était écrasé sur un hôtel situé dans l'axe de la piste tuant l'ensemble des passagers et quatre personnes qui se trouvaient au sol.
Non tenu par les réquisitions du parquet, le juge d'instruction en charge du dossier doit désormais décider si oui ou non il renverra les différents protagonistes du dossier devant le tribunal correctionnel.
Défaillance structurelle
Dans un rapport remis en 2004 à l'instruction, les experts judiciaires avaient relevé une faiblesse structurelle des réservoirs du supersonique en cas d'exposition à des chocs multiples. Faiblesse, d'après eux, connue du constructeur, Aérospatiale, et de la DGAC (Direction générale de l'aviation civile), qui délivre les certificats de navigabilité des avions.
Cette défaillance connue depuis le début de l'exploitation de l'appareil en 1974 aurait pu être corrigée « dans les années 80 », estiment les experts. Le procès qui pourrait se tenir cette année devra déterminer les responsabilités des différentes parties mises en cause. Chacun se rejette déjà la faute. D'un côté, Aérospatiale estime que cet accident était imprévisible remettant en cause l'analyse des experts, de l'autre, la partie civile pense que les signaux étaient nombreux et que les bonnes mesures n'ont pas été prises. Reste à savoir sur quels arguments va se fonder la défense de la compagnie.
Source: www.lefigaro.fr