La société Space Adventures s'est fait un nom pour être la première et la seule agence de voyages offrant, comme son nom l'indique, à ses très riches clients des balades dans l'espace. Contre la modique somme de 20 millions de dollars, le dernier en date de ces voyageurs, Gregory Olsen, a pu passer huit jours dans la station spatiale internationale, empruntant comme ses deux prédécesseurs, Dennis Tito, en mai 2001, et Mark Shuttleworth l'année suivante, une fusée russe pour réaliser son rêve. Il est revenu sur Terre la semaine dernière, sain et sauf et enthousiaste.
Pour l'agence spatiale américaine, la NASA, l'espace n'est pas fait pour les touristes. Mais son homologue russe a besoin d'argent, et le mouvement semble irréversible. Forte de son succès, Space Adventures est bien décidée à continuer à "privatiser" les voyages dans l'espace et à élargir son public.
Pour ceux qui ne sont pas millionnaires et rêvent néanmoins d'espace, le PDG de Space Adventures, Eric Anderson, un ancien de la NASA, publie ce mois-ci aux Etats-Unis un livre intitulé The Space Tourist's Handbook ("le guide du touriste de l'espace"), qui sera vendu 15,95 dollars. Il l'a écrit avec Joshua Piven, auteur, entre autres, d'un "guide de survie pour les scénarios catastrophes".
Selon M. Anderson, le livre est "le guide ultime pour ceux qui ont toujours rêvé de voyager vers l'ultime frontière. Nous donnons, à Space Adventures, l'opportunité à des citoyens privés de profiter des merveilles du voyage dans l'espace. Dans "le guide du touriste de l'espace", je décris les endroits où aller, ce qu'il faut voir et comment se préparer pour le voyage d'une vie".
Le livre se veut avant tout pratique, comme un vrai guide touristique, avec en plus la description de techniques de survie, des véhicules spatiaux, des types de mission et des programmes d'entraînement.
On y trouve pas à pas les instructions données aux millionnaires sur le décollage, comment dormir en état d'apesanteur, comment manger, comment utiliser les toilettes. Première leçon : "S'assurer que le joint d'étanchéité entre le corps et le siège des toilettes est bien serré."
La préface est signée Dennis Tito, la première personne à payer pour aller dans l'espace et le premier client de Space Adventures. Il y a même quelques traductions phonétiques de phrases russes pour se débrouiller à Baïkonour.
A en croire Space Adventures, les instructeurs des futurs touristes de l'espace utilisent déjà le livre. "Il est fait à la fois pour l'astronaute dans ses pantoufles qui veut seulement rêver et pour celui qui veut vraiment un jour aller dans l'espace. Il y a des millions et des millions de personnes qui ont cette ambition" , explique M. Anderson. "Bien sûr, le vol à 20 millions de dollars est le summum, presque inaccessible. Seuls les gens très fortunés peuvent le faire. Mais il y a plein d'autres choses tout à fait accessibles aux autres."
Space Adventures développe d'autres programmes, comme un vol suborbital pour 100 000 dollars et un vol à gravité zéro pour 3 000 dollars. L'éditeur du "guide du touriste de l'espace", Quirk Books, basé à Philadelphie (Pennsylvanie), a lancé sur son site Internet un concours gratuit pour gagner justement un voyage suborbital.
Mais si Space Adventures a décidé de rentabiliser sa notoriété et de s'intéresser aux gens "ordinaires", la société ne néglige pas les millionnaires, son fonds de commerce, qui continuent à se bousculer pour aller vraiment dans l'espace. Le Japonais Daisuke Enomoto, 34 ans, qui a fait fortune dans l'Internet, doit devenir le quatrième touriste de l'espace. Il a passé avec succès les tests médicaux. Il devrait prochainement commencer un entraînement de six mois avant de décoller, à la fin de l'année prochaine.
Pour en savoir plus rendez-vous sur http://www.spaceadventures.com
source : AFP