Salut à tous,

Ce midi je suis tombé sur cette vidéo :
http://www.spi0n.com/un-moniteur-de-parachute-frappe-son-client/
Le baptême parachute ne se passe pas très bien car le client ne respecte pas les régles de sécurité, se met en boule, et pour éviter de partir en vrille (ou en "twistte" comme on dit apparemment dans le jargon parachutiste ?) le moniteur va se mettre à tapper le client.

Sur le coup, je me suis "p*t**n, le c*n, ça ne se fait pas".
Puis j'ai réfléchi 2 secondes : "Si j'avais un passager en avion qui venait à se bloquer en vol sur une commande (typiquement, le manche), et qu'il ne réagit pas à mes consignes orales et aux contacts physiques (l'accompagner à lâcher le manche, pousser son bras, ...), c'est peut être la seule véritable solution si tout a été essayé".

Je me suis donc précipité sur JA pour savoir si certains pilotes ici (je pense aux FI, et à tous les pilotes aptent à emporter des pax) ont déjà rencontré ce genre de situation ? Si vous y avait déjà pensé ? Que feriez-vous ? Pensez-vous mettre un coup de poing si le passager n'est plus sensible à rien et qu'il remet en jeu la sécurité du vol ?

J'ai assez hâte d'avoir vos retours.

En ce qui me concerne ca serait un bon coup de coude dans les cotes, ou un bon gros bourre-pif (mais c'est moins facile vu l'exiguité d'un cockpit) ...

Met jamais arrivé. Mais si jamais cela se présente, 3 étapes. Le passage d'une étape à l'autre se fait, si aucune amélioration n'est avérée

1> le raisonner par la parole
2> l'accompagner (contact donc) à lâcher le manche (prise des mains)
3> un bon vieux coup de poing dans la figure

On peut passer directement à la dernière étape si la situation est vraiment très urgente. De même, le passage de <2> à <3> se fait si la situation est également urgente. après on pourrait se poser la question: "qu'est ce qu'une situation d'urgence?", situation dangereuse, ou mise en situation dangereuse de l'avion par le pax crispé aux commandes (on tend à sortir de l'enveloppe de vol de l'appareil).

Voilou... J'ai vu et entendu pas mal de récit à propos de ce genre de situation... Ce qui en ressort pour 90% des cas est le bon vieux coup de poing dans la figure... Le pax comprendra après coup, lorsqu'il sera au sol: "ce coup de poing m'a sauvé la vie" .

voilà pour mon cas ;)

Il n'y a pas beaucoup de solution à se problème effectivement...
La peur est une réaction humaine normal dans certaine situation mais ce qui est le plus dangereux c'est la tétanisation. Une personne tétanisée s'enfermer dans une sorte de bulle et nous entendra plus et ne fera plus du tout attention à ce qui l'entoure, il n'y a donc, dans ce cas, que la solution "brute" : le coup de poing.

J'ai eu quelques fois des cas comme ça en instruction sur planeur, de toute manière c'est en tandem donc la question ne se pose pas vraiment.

Si il faut réagir vite, dans tous les cas, je pense que le plus simple, et le plus "réflexe", c'est de forcer sur la commande : le plus fort qui gagne.

Quand l'autre est trop crispé, trop fort, et trop stressé pour réagir aux demandes de lâcher les commandes j'ai déjà rajouté "accroche toi à tes bretelles" et ça a toujours marché.
En général je pense que c'est une meilleure manip de demander de faire quelque chose de précis (plus directif, plus "guidé" pour quelqu'un de "perdu") plutôt que demander d'arrêter de faire quelque chose.

Pas enlève ta main du manche mais accroche toi à tes bretelles.
Pas enlève tes pieds des palonniers mais pose tes pieds sur la poutre.
Pas arrête de regarder dedans mais regarde dehors à tel endroit.
etc..

Si on me mettait une droite en vol je le prendrais mal :p

Merci pour vos réponses,

Et merci pour ta remarque François91, je trouve ta façon de faire vraiment bonne (dire quoi faire plutôt que dire d'arrêter).

@ plus

Bonsoir,

La particularité de ce saut en parachute c'est les conditions ou se trouve le passager, ils risquent tout simplement de faire des twists et donc d'avoir une voile en "torche" comme le dirait les néophytes.

Le fait que le passager ait les genoux pliés, deux dangers, soit :

1/ Ils partent en boule, donc instabilité vers l'avant et là bonjour en tadem pour redresser la barre
2/ Ils partent en autorotation, comme un hélico. Cette autorotation est provoquée par les genoux pliés créant un bulle d'air au niveau du thorax et l'homosapien tourne sur cette bulle d'air. Ce qui enclenche une autorotation qui s'accelere de plus en plus. Seul moyen d'arreter l'autorotation, allonger ses genoux, décrisper le passager et gerer l'autorotation par une mise en avant du coude dans le sens de l'autorotation (je tourne sur la droite, je baisse au vent le coude droit).

J'ai connu plusieurs cas comme cela

- Le passager qui vomit, lors du brief au sol on lui précise que si l'envie lui prend lors du saut, il met sa tete dans son t-shirt, sinon le pilote y prend tout dans la gu...e, les lunettes     c'est compliqué après pour atterir
- Le passager qui pousse le cri de la mort, c'est sympa, boule quies obligatoire
- Le passager qui largue une boule puante dans l'avion lors de la montée     sympa aussi, surtout lorsqu'on leurs dit pas de cassoulet, de coucous ou un bon gros Kebab, mais des trucs légers. Pourquoi pas un choucroute...
- Le passager qui stresse tellement en monté qui veut redescendre avec l'avion, ca c'est moins marrant, car les parachutes n'aiment pas ca...  on est obligé de désactiver les déclencheurs automatiques par précaution. 10 parachutes qui s'ouvrent dans un avion, je vous dis pas le bordel.
- Le passager qui heureux de sauter se lance à la sortie de l'avion tirant son pilote, pas moyen de le stopper tellement l'adrénaline à fait son effet...
- Le passager qui déboule au centre para avec son costume de Superman (classique) mais en wonderwoman, la c'etait coton. (enterrement de vie de garcon)

Mon plus beau souvenir, restera cette mémé, que ses enfants et petits enfants ont ammenés, elle fêtait ses 70 ans, elle avait demandée un saut en parachute avant de mourir. Alors sa famille c'est cotisée, devinez qui suaient de trouille au sol, non non pas mamie nova comme on l'avait surnommé.
4000m plus bas elle voulait en refaire un, sa famille ne pouvait pas et ne voulais pas, alors le club lui a offert ce 2ieme saut. On était un quinzaine à avoir la larme à l'oeil et nous nous sommes battus pour monter avec mamie.    
Lors de la 2ieme montée, je vous dis pas l'ambiance, mamie avait de l'humour gros "paras" surtout lorsque qu'elle nous a montrée son panti qui tenait le collant part des bretelles... un porte-jarretelle des années 50 quoi! on en pissait de rire... la sortie de l'avion etait impossible, du grand n'importe quoi tellement le fou rire s'etait installé.

Au sol, on a sabré le champ et on a arreté de sauté alcool oblige.

.

J'avais lu un cas de ce type sur le net (la pilotlist peut-être), mais en pire... c'était sur DR400, 4 pax à bord, et le pax sur la banquette arrière à paniqué, et attrapé le pilote devant lui... ça s'était bien fini, mais le pilote avait eu une sacré frousse... seule façon d'éviter ça, mettre de préférence un passage habitué au vol derrière le pilote... mais pas toujours possible (on a tous déjà embarqué 3 passagers totalement néophytes je pense...).

@François91 ton témoignage me fait penser à ce que l'on dit pour les enfants... ne pas dire par exemple ne marche pas dans la flaque, mais plutôt tu as vu la flaque ? passe à coté (ou juste passe à côté de la flaque). Il paraîtrait que le cerveau des enfants ne sais pas traiter les négations, et que même chez l'adulte, le traitement d'une négation soit plus complexe (et donc plus lent) que le traitement d'une affirmation...

Je sais pas te répondre !

On m'a appris à faire comme ça, j'ai vu que ça marchait, alors j'ai continué.

Pour moi ça avait l'avantage d'aller au plus court, et de prendre par la main, un peu comme quand tu donne des positions de manches à ton élève (le "tire !"), pour éviter l'impact, ce qui n'est pas terrible côté instruction car pas du tout l'objectif mais parfois seul moyen d'avoir une réaction rapide.

De mon côté si je fais une activité, à laquelle je suis pas du tout habitué, et dans une phase ou quelque chose me fait peur, je serais plus rassuré et à même d'exécuter les consignes si on me prend beaucoup par la main. On doit retrouver ça en escalade, ou trucs du genre, où il doit y avoir des fois des "mets ta main droite à tel endroit", etc.

Mais ce que tu dis est peut-être vrai aussi ! Puis ça doit quand même varier d'une personne à l'autre.

On a un instructeur à mon club, qui a une fois eu un élève qui s'est agrippé au manche lors du remorqué.
Il a réagit au quart de tour, il s'est déstrapé et "levé" puis il l'a frappé à la tête pour tout de suite reprendre les commandes.  
Si je me souviens bien, ils ont fini dans le bois mais ils n'avaient rien de cassé.
Mais bon, je crois qu'il lui est tout arrivé à cet instructeur 

Malheureusement, je pense que la réaction était la seule possible...
Déjà qu'en saut, avec la vitesse du vent, il est difficile d'entendre ( et donc de faire comprendre quelque chose), mais quand la personne est totalement bloquée, bah le saut durant moins d'une minute, les choix sont restreints: tu frappes!!

D'ailleurs on voit dans la vidéo que même ça, ça ne fait pas réagir le passager, le tandem part en rotation !!
On voit bien le moniteur essayer de prendre les bras pour lui faire lâcher les sangles et qu'il n'y arrive pas!  

A l'ouverture, le parachute fait quand même beaucoup de twists  .
Il n'y a pas la fin du vol, mais ça a du être chaud sous voile aussi.

Après, est ce que le passager a bien compris ce qu'on attendait de lui? Est ce que la préparation a été suffisante?

En séminaire FI il y a peu, nous avons parlé d'un crash d'un cessna 150 en vol de baptême.
D’après le BEA (et je donne la version courte), le crash serai du (supposition probable) à la passagère assez forte qui aurai bloqué le palonnier droit en voulant détendre ces jambes.
Malheureusement le problème n'était pas du à une crispation car elle avait réussi à coincer son pieds entre la parois et le palonnier (sur les C150, il y a un espace qui permettrai de passer son pied, recommandation BEA de mettre une plaque à ce niveau.

Donc bien expliquer aux pax avant le vol, ce qu'ils peuvent et ne peuvent pas faire.

++