Je tiens à préciser que je ne possède vraiment pas la science infuse dans ce domaine, et que je n'ai suivi aucune formation photo ... Je me positionne donc dans une optique de retour d'expérience, et je ne garantis pas l'exactitude ni l'objectivité de mes propos.
Rien ne remplace un bon bouquin sur la photo. Je vous recommande chaudement "Pratique du Reflex Numérique", de René Bouillot, aux éditions VM. A mon avis si il n'y a qu'un livre à posséder, c'est celui-là.
Je vais néanmoins commencer par quelques bases théoriques. Cela me semble vraiment nécessaire. Néanmoins, pour ceux que ca saoule, vous pourrez passer directement au 2e post (quand il sera écrit)
Donc ...
Une photo consiste à fixer une image sur un support (une pellicule, un capteur numérique ...)
Pour fixer une image, on utilise la lumière, que l'on expose à travers un objectif pendant une certaine durée.
Une bonne photo doit être : nette, composée ou bien cadrée, et bien exposée.
En ce qui concerne la netteté : dans 98% des cas (sauf effets artistiques très spécifiques), le sujet doit être net.
Selon l'effet que l'on souhaite créer, l'arrière-plan doit être net (si on veut montrer un sujet dans son environnement) ou flou (si on souhaite isoler le sujet).
Je reviendrais là-dessus un peu plus tard, en parlant de "profondeur de champ"
En ce qui concerne la composition :
Ici, il n'y a pas trop de règle établie ... Ou plutot il y a un paquet de règles, que je ne saurais toutes vous énoncer. D'un autre coté, on peut passer outre les règles et tenter d'exercer sa propre créativité. Là, c'est au petit bonheur la chance, et je ne suis vraiment pas une référence sur ces questions.
Une règle basique est la règle des 1/3-2/3 : afin de dynamiser une image, on décentre le sujet. Par exemple, sur une photo d'avion, on essayerais de ne pas placer l'horizon à mi-hauteur de la photo ...
Parlons maintenant de l'exposition:
Si on laisse passer trop de lumière, on dit que la photo est surexposée (elle est trop claire, blanchatre, et on perd des détails).
Si on ne laisse pas passer assez de lumière, on dit que la photo est sousexposée (elle est trop sombre, et on perd aussi des détails).
Il faut donc exposer juste comme il faut.
Cela consiste à faire passer la lumière à travers un "tuyau" (= un objectif) d'une ouverture donnée, pendant un temps donné.
On a donc ici les 2 paramètres de base : ouverture et temps de pose.
Aujourd'hui les appareils photos savent déterminer ces 2 paramètres automatiquement. Ceci dit, il est généralement bon pour le photographe de pouvoir agir directement dessus.
L'ouverture est une valeur sans dimension, sur une échelle logarythmique. On par le f/4, de f/5.6, de f/8 (ou de F5.6, F8) ... Comme l'échelle n'est pas linéaire, on sait que f/5.6 correspond environ à une ouverture 2 fois plus grande que F/8.
Evidemment, vous aurez déduit que pour garder une bonne exposition, si on augmente l'ouverture il fait diminuer le temps de pose. Et vice versa.
Pour rapprocher cela d'un sujet scolaire, C'est exactement conforme à la mécanique des fluides.
Coté matériel : chaque objectif photo est borné en grande ouverture, et c'est ce que l'on peut lire sur les pubs : par exemple un 70-200mm f/4 ... D'une manière générale, plus un objectif "ouvre grand", meilleure est sa qualité et plus il est cher.
D'un point de vue théorique, un objectif qui ouvrirait à f/1 n'aurait aucune perte de lumière ... En pratique cela n'existe pas (je crois que les plus performants sont à f/1.4)
Vient ensuite un 3e paramètre à prendre en compte : la sensibilité.
On peut considérer qu'il s'agit d'un héritage de la photo argentique (avant le numérique), avec des composés chimiques différents et plus ou moins réactifs (sensibles) à la lumière.
A ouverture constante - par exemple f/8 - on aura une durée d'exposition 2 fois plus courte à 200 ISO qu'à 100 ISO ...
Néanmoins, ce n'est pas la solution miracle : plus la sensibilité augmente, plus l'image est granuleuse, et la sensation visuelle devient vite désagréable ... même si les appareils photo récents sont de plus en plus performants dans le domaine de l'atténuation du bruit.
Généralement, on monte en sensibilité quand on est bloqué par les performances de son objectif et que l'on souhaite raccourcir tout de même le temps de pose.
Donc pour bien exposer une photo, il faut gérer le tryptique ouverture/temps de pose/sensibilité.
Il y a évidemment bien d'autres paramètres à prendre en compte, comme : le mode autofocus, la mesure d'exposition, la balance des blancs (réglage de la température des couleurs) ... Là, on rentre dans la photo avancée, et ca ne sera pas mon propos. D'ailleurs, je ne maitrise pas encore tous ces paramètres !
Ouvrons aussi une petite parenthèse sur les notions de focales.
Aujourd'hui, on vous vend des appareils avec des zooms 3x ou 4x ... CA NE VEUT RIEN DIRE !
3X ou 4X, ca veut dire que la focale la plus longue sera X fois plus longue que la plus courte.
Donc il faut savoir ce que c'est qu'une focale.
Il s'agit du facteur de grossissement. On considère que la vision de l'oeil humain (d'un point de vue déformation, et non pas champ de vision) correspond à une focale de 50mm sur un capteur qui fait la taille d'une pellicule classique à savoir 24x36mm.
Bref Un zoom 4X pourrait être un 28-112mm ou un 50-200mm ... vous ne verrez pas la différence sur la fiche!
Là où ca se complique, c'est que j'ai indiqué que cela était valable pour un capteur de 24x36mm.
Pour schématiser
Si le capteur est plus petit, on ne va utiliser que la partie centrale de l'objectif, et la focale sera plus longue.
Prenons l'exemple d'un objectif classique : le 70-300mm.
Sur un appareil argentique, sa focale sera de 70-300mm.
Sur un reflex numérique Canon d'entrée de gamme, le capteur est 1,6 fois plus petit que le 24x36, et donc la focale de l'objectif sera de 112-480mm.
Sur ce même reflex, c'est donc la focale 35mm qui correspond à la "vision humaine"
La difficulté consiste donc à déterminer les focales équivalentes 24x36. Heureusement, elles sont de plus en plus souvent indiquées ...
Mais revenons sur la profondeur de champ.
La profondeur de champ correspond au nombre de plans nets.
Elle est dépendante de la focale et de l'ouverture utilisées.
Je ne m'étendrais pas beaucoup sur le sujet.
Sachez simplement que: plus on augmente l'ouverture plus on diminue la profondeur de champ. Et vice versa.
A f/8 on aura donc une profondeur de champ plus forte qu'à f/5.6. Et vous aurez aussi noté que le temps de pose sera plus long à f/8 qu'à f/5.6
Voilà, ce sera tout pour les notions théoriques.
Maintenant avant de parler pratique, parlons un peu matériel.
Il y a 3 grandes familles d'appareils photos : les compacts, les bridges, les reflex.
Les reflex représentent la Rolls de la photo. Ils sont de meilleure qualité que le reste, ils ont un champ d'application plus large que tout le reste. Ils sont aussi les plus compliqués à mettre en oeuvre. Ce sont aussi les plus chers. On peut distinguer 3 grandes gammes de reflex : les amateurs (500 à 800€), les experts (1000 à 2000€), et les pros (plus de 2500€) ... et on ne parle ici que des boitiers. Il faut rajouter ensuite le prix des objectifs !
Ensuite, parlons des compacts ... Il y a plusieurs familles : les compacts d'entrée de gamme, les ultra-compacts, les "experts".
Les compacts d'entrée de gamme n'offrent généralement que des modes tout automatiques. Tout comme les ultra-compacts, mais ces derniers sont de bien meilleure qualité, et ils sont plus chers. Les compacts les plus intéressants sont surement les "experts", qui proposent des modes "débrayables", c'est à dire avec des automatismes désactivables.
Les compacts sont adaptés à la photo de famille, à la photo de paysage en vol ... Généralement ils ne sont pas adaptés à la photo d'avions en vol.
Dernière famille : les bridges. Ils offrent de gros zooms, une taille réduite (entre le compact et le reflex), ils sont assez polyvalents et restent abordables en termes de prix. Ca peut être une bonne solution pour débuter.
Coté marques:
- en compacts, je recommande Canon et Panasonic
- dans les bridges je connais mal les gammes, mais je sais que Panasonic fait de bons produits.
- chez les reflexs les 2 leaders sont Canon et Nikon. Entre les 2 marques c'est question de gout et personnellement je suis un fervent de Canon et je n'arrive pas à utiliser les Nikon (question d'habitude). Il y a aussi d'autres marques qui montent avec des boitiers de plus en plus performants qui n'ont plus à rougir de leurs perfs (Pentax, Sony, Samsung), mais ils pêchent coté gamme d'optiques.
Attention, petite considération budgétaire quand on achète un reflex:
Il y a plein d'accessoires à prendre en compte suite à l'achat : batteries supplémentaires, cartes mémoires (grandes et rapides), sac photo ...
Vu le rythme de renouvellement des gammes et les performances, il faut finalement considérer l'achat d'un boitier reflex comme un consommable, que l'on sera amené à renouveller de temps en temps (enfin c'est pas obligatoire, c'est comme son PC ...).
Il faut aussi et surtout considérer l'achat d'objectifs qui vont avec. Là, la facture peut vite grimper, surtout dans le domaine aéro où on utilise plutot des zooms (longue focale). Par contre, si le boitier change les objectifs restent (sauf changement de marque ... parce que les changements de normes interviennent rarement). Les objectifs sont donc un investissement.
Prochain post : la photo d'avions en pratique ...