Etant un dimanche, impossible de trouver un bus pour rejoindre mon petit aéroport chéri à l’heure, décision prise, ça sera en taxi ! Heureusement, il n’y a pas trop de trafic le dimanche matin (j’aurais du poireauter 65min + les 30 min de trajet = 1h20 de retard), le rendez-vous étant fixé à 10h.
Arrivé sur les lieux 5 minutes avant l’ouverture, je vais saluer mes collègues, reçois une casquette aux couleurs de l’AC ainsi que mon super badge pour être identifiable :farao: et vais au stand de l’armée de l’air pour leur soutirer un pin’s ! Collectionneuse de ces derniers (mais exclusivement ceux qui touche à l’aéro) me voilà comblée : ils m’en offrent un qui ressemble à un Mirage 2000 enfin, on distingue les ailes plus aplatie que le fuselage, la dérive qui ressort légèrement d’une masse métallique ovoïde…
Les premiers curieux sont déjà là et les avions venus de l’extérieur commence à arriver alors qu’à ma grande surprise, tous les avions du club sont en l’air ! (à l’exception du PA19).
Alors il faut faire vite car les « affiches » expliquant les caractéristiques de chaque avion ne sont pas encore installées… Des piquets en bois carré à planter avec une masse dans un sol bitumeux, pas fameux ! Enfin, on arrive quand même à en faire tenir 3 ou 4… Des ULM viennent compléter l’exposition statique à coté de Jodel… La vedette étant un ULM entièrement pliable en 1 minute ! Pratique pour la place dans les hangars !
Je retrouve enfin mon poste attribué : montrer les navions… Je propose à plusieurs familles ayant des enfants en bas âge de les leur montrer de plus près: ils ont enchanté ! Les avions du club reviennent puis repartent, nous obligeant à changer constamment d’avion pour expliquer aux plus petits comme aux plus grand le cockpit. Pendant que les petites mains veulent toucher à tout (surtout les gaz, et j’ai pas envie que le moteur soit noyé pour le prochain !) je constate à mon grand effarement que celui qui vient de voler n’a pas retirer les clefs des magnétos !!! Sans conséquence cette fois-ci étant remarqué à temps, mais le résultat aurait pu être désastreux ! Imaginez-vous une meutes de petits enfants – même s’il y a les parents à coté – essayer de toucher à tout, alors que les adultes sont plus intéressés à demander ce qu’est la courroie qui est dans le nez de l’avion (à savoir l’alternateur) … :?
La matinée se poursuit sans aucun incident, le soleil est au rendez-vous , les baptêmes tournent à plein régime, aucun malade, les vols d’initiation fonctionnent bien eux aussi. En fin de matinée, un ronronnement se fait entendre dans le ciel, un plus gros que nos silencieux, même beaucoup plus gros que les avions à pots normaux (…) on lève tous les yeux aux ciel et on voit le Constellation de Genève qui passe verticale… visiblement, il fume sur un moteur… On le voit se diriger au dessus du lac puis il disparaît pour repasser bien vite afin de se poser en urgence à Genève : panne moteur… Plus tard dans la soirée, de retour au bercail, je me renseignerai : il devait faire un vol de démonstration d’une heure mais ça n’aura duré que 20 minutes ! Il semblerai que le problème soit venu dès le démarrage de l’avion : les 4 moteurs tournaient mais un fumait très blanc ! En vol, l’hélice aura du être coupée. t34
Pendant que j’expliquais à des gamins à quoi servait l’horizon et autres cadrans, un homme à l’accent plus que « british » vient vers moi et commence à me demander si je vole, depuis combien de temps, ce que je fais, etc… Au vu de mes réponses, il me dit « Je suis commandant chez British Airways et franchement, c’est génial. Vous savez, j’étais comme vous ! Il ne faut pas hésiter à me poser des questions ! Si je peux y répondre, je le ferai bien volontiers ! Je viens à l’aéroclub de temps en temps. Mais c’est un métier où il faut persévérer »…
Il est déjà 13h00… Aucune nouvelle d’un équipage de Lyon qui devait venir me voir… Je les appelle, rien… Une demie heure plus tard, les voilà enfin : je ne les ai même pas vu se poser ! Pourtant, des Rallye, ça ne court pas les rues en France !
Là, ils m’expliquent qu’ils sont parqués au parking tour, à plus d’une borne de là ! Et qu’ils ont fait le chemin à pied à coté du taxiway… On décide donc d’un commun accord d’aller le chercher pour le ramener au club : en plus, ça fera un avion de plus à l’expo statique ! Nous voilà donc 3 pilotes en vadrouille à essayer de trouver une entrée ouverte (…) à l’aérogare pour chercher l’avion ! Finalement, c’est un (gentil) pompier qui daignera nous ouvrir ! Installé dans l’avion, le temps étant au beau et sec, la verrière restera entièrement ouverte pendant le roulage : l’attention est donc de tenir les cartes et tout objet qui pourrait devenir volant !
L’heure étant déjà bien avancé, nous ne tardons pas à casser la croûte : Laurent avait la mission de prendre un genre de salade et une rosette (quand même !), Julien a apporté une bonne quiche et moi, le dessert…
Au cours des discussions, je pensais que ça serait bien que je les emmène en ce bel après-midi d’été faire un tour dans mon DR400… et surtout, leur faire découvrir la région qu’ils ne connaissent – a priori pas ! Le problème, c’est que tous les avions sont bookés pour les baptêmes de l’air… Enfin, y en a un qui reste au sol depuis quelques heures, un 120CV, je demande pas plus ! Me voilà en train de négocier auprès de 4 personnes si c’est possible d’emprunter un avion pour une petite heure pour « un baptême de la région » (à défaut) pendant que les 2 autres sont en train de se pencher sur mon dossier de sponsoring (qui n’aura pas été fait pour rien, je l’espère !) j’obtiens gain de cause : ce qu’il faut, c’est que les avions volent !
Nos embarquons donc et je mets le cap sur Albertville : un aérodrome où aucun de ces 2 pilotes – convertie en passagers pour la cause – n’aura l’occasion de s’y poser normalement vu que c’est un terrain à usage restreint aux avions basé dans le voisinage… En plus, ils auront un aperçu de la région : les montagnes et le lac, qui avait pris pour ce jour une teinte absolument exceptionnel des mers des Caraïbes ! Turquoise… Même si c’est un (si ce n’est « le » ) des lac le moins pollué de France, c’est la première fois qu’il revêtit un telle couleur ! De plus, pour égailler les couleurs ternes que la montagne a dans cette saison, quelques parapentes aux voiles éclatantes traversent les vallées d’une part et d’autre du lac.
Pour passer un col, il faut grimper : je m’arrête à 4'500 en prévenant mes valeureux convives que la descente sera abrupte puisque le terrain se trouve juste derrière « le col » …
Vertical, on voit un autre avion. Etant encore beaucoup trop haut pour m’intégrer dans le circuit, je cercle puis rejoins la vent arrière.
Une première approche mal amorcée m’oblige par sécurité à remettre les gaz (particularité de la piste : des arbres géants en bout de piste qui arrivent très très vite ! donc pour un complet, c’est bon mais pour un toucher, on ne peut pas poser long ! Que dis-je : on ne doit pas ! ), la deuxième tentative sera la bonne : hop ! Un toucher.
Il ne faut pas traîner. La piste fait 800 de long mais elle exige une altitude en bout assez élevée cause barrière quasi infranchissable d’arbre avec un 120CV si on ne fait pas un décollage depuis le bout de piste ! Je touche. Avion dans l’axe : ok je poursuis. Volets rentrés à 15°. Je remets vite les gaz. Pas d’alarmes ? Ok. 100. Rotation. Tout de suite pour ne pas m’emplafonner ce qui arrive tout droit sur moi : ces fameux arbres ! Ne pouvant pas les franchir avec une sécurité suffisante, j’engage un virage sur la droite. (c’était prévu) Et nous voilà au-dessus du péage d’Albertville. Ce jour là, pas grand monde ; mais les week-ends d’hiver sont tout autre et procurent à chaque fois un petit ricanement quand on passe au dessus des bouchons de plusieurs kilomètres !
Retour sur Annecy. L’altitude de sécurité pour passer le col n’est pas atteinte : on cercle donc encore dans la vallée pour ne pas passer au dessus de la ville. Le Mt Blanc est caché par quelques cumulus devant lui : dommage, ça sera pour une prochaine fois ! Mais le lac n’a pas changé sa teinte et de nombreux bateaux s’activent en bas… SE puis SA et une base directe, on pose. Je vais faire le plein comme il m’avait été demandé. Au cours du vol de retour, l’alarme « essence » avait clignoté à plusieurs reprises au gré des turbulences. L’avion avait volé 1h10 depuis le dernier plein et là, je l’ai pris 55 minutes.
A la pompe, le pompier (que je remercie au passage de s’être occupé de nous alors que théoriquement, il devait veiller sur l’ATR qui était en partance) met 80 litres dans ma machine. Conclusion : le plein n’avait pas été fait complètement. Et pour rassurer, l’alarme est allumée quand il reste 45 minutes d’autonomie si mes souvenirs sont bons ! Enfin là, il restait plus de 50 minutes. De retour au parking club, je remplis les papiers et la fin de la journée s’annonce déjà. Le principal est que mes hôtes qui ont eu la grande gentillesse de venir depuis Lyon ont l’air d’être content et je ne les ai pas rendu malade !
En conclusion, c’était une super journée comme il n’y en a pas assez souvent et nous garderons tous de bons souvenirs (enfin, moi !) avec dans l’immédiat – en prime - de superbes coups de soleil…
Je tiens donc à remercier vivement Julien (l’auteur des photos) et Laurent (le commandant du Rallye !)!