Le salon a été inauguré par le président Jacques Chirac, qui a salué la vedette de cette 46e édition, l'Airbus A380, qualifié de "superbe réussite européenne". Il est monté à bord de l'avion géant avant d'assister à une démonstration en vol.
Le PDG de Qatar Airways, Akbar al Baker, a créé la sensation en annonçant son intention de commander 60 Airbus A350, à un prix affiché de 10,6 milliards de dollars, et "au moins" 20 Boeing 777 pour 4,6 milliards de dollars.
Cette promesse de commande d'A350 est une victoire pour Airbus, dont le nouvel appareil long courrier de 250 places est destiné à concurrencer le 787 de Boeing, fer de lance de l'américain pour regagner sa première place dans l'aéronautique civile.
"L'A350 d'Airbus a été choisi au détriment du 787 de Boeing après une analyse approfondie", a fait valoir M. al Baker. Les appareils, livrables entre mi-2010 et 2015, remplaceront à terme les A330 de Qatar Airways.
Airbus n'a pas besoin d'aides d'Etat pour lancer un concurrent au futur 787 de Boeing, mais "ne crachera pas dessus", a déclaré lundi le président de l'avionneur européen, Noël Forgeard, au premier jour du salon aéronautique du Bourget.
"Nous avons l'argent, de toute façon", a assuré M. Forgeard, lors d'une conférence de presse. Mais "cela ne veut pas dire que nous devrions cracher sur tout soutien", à condition qu'il fasse l'objet d'un "accord réciproque des Etats-Unis et de l'Union européenne".
"En d'autres termes, la question des aides remboursables (...) ne constitue pas un aspect critique de la décision sur le lancement de l'A350", a-t-il expliqué.
Airbus s'est félicité de cette intention d'achat.
"Il est acquis que nous allons totaliser 100 commandes (son objectif pour l'A350 au Bourget) à la fin du salon", le 19 juin, a déclaré son directeur commercial, John Leahy, lors d'une conférence de presse.
L'A350 fait déjà l'objet de 30 intentions d'achat, émanant de deux compagnies: 10 de l'espagnol Air Europa et 20 commandes potentielles de la future entité US Airways/America West (NYSE: AWA - actualité) .
Cet appareil, dont le lancement industriel interviendra en septembre, n'a toutefois pas encore atteint le succès commercial enregistré poar le modèle concurrent de Boeing, le 787, qui a déjà reçu 266 commandes, dont 128 fermes.
La commande de Qatar Airways a également profité au constructeur américain, lui permettant de faire son entrée dans cette flotte jusqu'ici composée uniquement d'Airbus.
La compagnie compte acheter "au moins" 20 Boeing 777, en trois versions: le 777-300 ER, le 777-200 F (cargo) et le 777-200 LR, le dernier-né de la gamme à succès du constructeur, présenté à l'occasion du Bourget. Ces Boeing seront livrables entre 2007 et 2010.
Boeing avait ouvert les hostilités en début de matinée, en annonçant une première commande, modeste, de la compagnie irlandaise à bas prix Ryanair (Dublin: RYA.I - actualité) , qui a converti cinq intentions d'achat de monocouloirs 737-800 en commandes fermes, "pour plus de 286 millions de dollars".
La bataille des deux géants de l'aéronautique promet de rebondir mardi, Airbus ayant déjà prévenu que l'on pouvait s'attendre à une nouvelle commande pour son avion géant A380, vedette du salon.
Parallèlement, à Genève, Américains et Européens ont comme prévu bloqué réciproquement les procédures engagées contre les aides versées à leur constructeur aéronautique respectif, Boeing et Airbus, deux semaines après avoir demandé l'arbitrage de l'institution multilatérale.
Dans le concert de ces annonces croisées, les équipementiers ont eu du mal à attirer l'attention. Rolls Royce (London: RR.L - actualité) a pourtant décroché une commande de 800 millions de dollars de la compagnie chinoise Air China, pour fournir des moteurs à sa nouvelle flotte d'A330-200.
Qatar Airways est le plus gros opérateur tout-Airbus du moyen orient. Sa flotte est composée d'A300/310, d'A320, d'A330/340, elle est une des clientes de lancement de l'A380 et donc aussi, désormais, de l'A350.