Rendez vous pour 9 heures à l’aérodrome.
Il ne fera pas très beau, mais le vent est faible voir nul et le plafond permettra les tours de piste que je fais depuis des heures.
J’y suis avant l’heure, je prépare le PA38 et; l’avion sortie, la prévol faite, le casque installé je donne un coup de chiffon au pare brise, question de mieux me sentir à l’aise.
Finalement l’instructeur arrive et nous partons pour une nouvelle séance de tdp.
Tdp normal, basse hauteur, le vent toujours faible tourne, nous changeons la piste aussi.
Comme par miracle je les réussis tous, je décide deux remises de gaz, j’étais trop haute.
Rien pour inquiéter le FI.
Je me doute de plus en plus qu’un moment au l’autre il descendra de l’avion, et à chaque toucher je précise dans la radio que c’est pour un toucher. Il ne le corrige pas.
Personne ne l’entends, nous sommes seuls dans le ciel.
C’est juste après avoir posé les roues qu’il me dit
“A moi les commandes. Je te ramène au seuil de piste et je te laisse partir seule. Tu fais deux tours et tu reviens au parking”
Bon, me voila toute seule!
Comment faire?
Volets, pompe, rechauffe carbu, tout dans la bonne position.
Faudra y aller, pas histoire de se dégonfler.
Une pensée à mon fils qui attend au parking, ‘tu verras, maman saura le faire!’
Petit message radio, et plein gaz.
Et surtout pas y réfléchir, non, pas m’énerver.
Je sais que j’oublie des choses quand je m’énerve. Je me concentre à fond à l’avion et ça vole. Le bruit du vent semble différent, je ne sais pas d’ou ça vient. Et c’est beaucoup plus turbulent, pas juste en dessous les nuages, comme avant mais déjà à 400 pieds dans la montée. Ça me trouble, mais bon, que ça bouge j’ai connu déjà plus tôt.
Enfin, le premier toucher était trois points et un peu dur, le deuxième tout à fait doux.
Et le gamin n’a vu qu’à la fin que l’instructeur n’était plus à bord.
Je pense que je vais prendre encore du temps pour digérer ce beau moment.
Demain je vais revoler, je pense que le plaisir sera encore plus grand qu’aujourd’hui.
Voilà une étape de faite sur la voie de la liberté du PPL.
J’avoue que ce n’était pas la toute première fois que je vole seule, il y a bientôt vingt ans, je volais pendue sous mon aile et sans moteur (deltaplane) et le premier vrais vol, après la pente école était magique. Mais en delta je n’allais pas me promener loin. Avec l’avion, j’ai envie de voyager et dans quelques ans j’aurais fort probablement un bon copilote, mon fils étant beaucoup plus doué que moi.
J’avais envie de partager ce moment avec vous, j’espère que je n’étais pas trop longue.
Kerstin