Pour ce qui aurait loupé jeudi le documentaire sur FR2 "un soir pour la Terre" de Yann Arthus-Bertrand une petite séance de rattrapage s'impose :
Nous sommes à Darmstadt, en Allemagne, au centre opérationnel d’Eumetsat, l’organisation
européenne pour l’exploitation des satellites météo. C’est ici que commence la chasse au nuage par
une liaison avec des satellites situés à 26000 (a vérif.) kilomètres d’altitude.
ITV Jean‐Christian Anthonin – Analyste satellite Eumetsat
Les images prises par météosat 9 qui est actuellement en service, se trouvent sur notre gauche. On
peut voir les 12 canaux et tous les quarts d’heure, on a une nouvelle image qui arrive. On peut voir les
températures, on peut voir les taux d’humidités qu’il y a dans l’atmosphère. En général, les pays
africains se basent beaucoup sur ce type de données car ils n’ont pas beaucoup d’infrastructure sol.
Une fois les images traitées, elles sont renvoyées aux utilisateurs du réseau PUMA, un réseau de près
de 350 météorologues présents dans 53 pays qui ont pour mission de lutter contre la sécheresse ou
la famine grâce au bon usage des données météorologiques. A Bamako, les images sont reçues dans
ce bureau du service de météorologie nationale. Seuls les nuages moyennement volumineux et de
couleur blanche sur l’écran intéressent les météorologues car leur température avoisine les ‐7°C.
ITV Diarra M’Pie – Météorologue Service de Météorologie du Mali
Les nuages très minces ne sont pas très favorables. Il faut au moins une certaine épaisseur : ‐7°C au
sommet pour pouvoir agir.
Un groupe de nuages moyennement froid vient d’être repéré à une centaine de kilomètres de
Bamako. La suite des opérations se passe dans le local voisin .
ITV Paul Bongiorno – Météorologue Weather modifications Inc
C’est le service radar où nous étudions les courbes et conditions météo. Ici, à ma droite, nous avons
prettysmith, le météorologiste du matin en quête de zone d’ensemencement pour la journée. Ca, c’est
l’ordinateur qui nous permet de recevoir des mises à jours permanentes des conditions météo.
Dans cette zone bleue et mauve, il est déjà en train de pleuvoir donc cela ne vaut pas la peine d’y
envoyer l’avion pour l’ensemencer. Par contre la zone jaune qu’on peut voir ici est plus intéressante. Sa
forme est très définie, Je peux voir que l’humidité est suffisante et son sommet est à plus de 11000
pieds, j’en déduis que cela vaut la peine d’y envoyer l’avion.
L’alerte est donnée, une cellule nuageuse vient de se préciser. Elle est en approche d’une zone
agricole. Il faut absolument intercepter la zone nuageuse qu’elle ne quitte le pays.
Oui, Brandon, nous avons repéré une cellule intéressante à 35 miles au Nord‐ouest de ma position.
Sur la partie nord‐ouest de la cellule, nous aurons la meilleure intensité.
IL FAUT FAIRE VITE. Derniers préparatifs pour le vol N811. Pour ces vols très spéciaux, c’est la
structure même de l’avion qui a été modifiée. Sur les ailes, on y trouve une armature qui permet de
placer des fumigènes. Ce sont d’abord eux qui favoriseront la pluie.
ITV Christopher Grilliot – Pilote Weather mofications Inc
Ce sont des fumigènes hygroscopiques qui contiennent un agent d’ensemencement. Lorsque nous les
allumons, ils disséminent une substance semblable dans sa composition chimique à un cristal de
glace. Le noyau de glace est laissé dans la cellule nuageuse qui contient une grande quantité d’eau
très froide. Cette eau est en dessous de la température de congélation mais n’est pas encoré
congelée. Ce que nous faisons, c’est lui donner quelque chose sur quoi se congeler, nous lui donnons
donc un noyau de glace. En permettant à cette eau super‐froide de se congeler plus tôt, nous lui
permettons de sortir plus vite du nuage.
Sur la partie inférieure de la carlingue, 102 petits tubes ont également été installés, ils contiennent
une substance à base d’iodure d’argent. Elle sera larguées plus haut dans le nuage.
Pilote
Alpha tango, Bamako airport take off
Je suis maintenant à 80 miles de la zone que nous souhaitons ensemencer. Peut‐être un peu moins
selon le radar 70 miles. La zone nuageuse se déplace rapidement, il faut pouvoir l’intercepter au bon
endroit pour que les pluies puissent arroser des zones cultivées.
40 minutes plus tard, l’avion est à proximité de la zone nuageuse. Premier objectif : déterminer quels
sont les nuages les plus importants.
Regardez ces nuages en forme de pop‐corn, ce sont les nuages‐là que nous cherchons. Des nuages
qui sont en début de croissance. Regarde, ces nuages, par exemple, sont intéressant parce qu’ils sont
bien défini contrairement à ceux‐ci qui ont des contours un peu flou
Le pilote se positionne sous l’une des extrémités du nuage à seulement 1300 mètres d’altitude. Il
allume un fumigène et se met à tourner sous le nuage.
Parfois, à la base des nuages, il y a quelques turbulences mais les plus fortes turbulences vont arriver
quant on va ensemencer le sommet des nuages. La difficulté, c’est de trouver la bonne position pour
un ensemencement optimum tout en maintenant les conditions de sécurité suffisante pour nous
même.
Quand les fumigènes sur les ailes sont entièrement consommés, l’avion prend de l’altitude. Il monte
à près de 10000 mètres pour aller ensemencer une autre zone.
Ce que nous recherchons, ce sont les bonnes conditions pour un ensemencement. Les bonnes
conditions se situent à une altitude où il fait ‐5 à ‐10°C dans le nuage et où il y a aussi une présence
suffisante d’eau.
A cette température, l’eau peut se transformer en glace très rapidement. Sur la vitre de l’avion, du
givre est déjà en formation. Le pilote doit absolument enclencher les systèmes de dégivrage car une
trop grande accumulation de glace pourrait être fatale.
Son but : pénétrer dans la zone optimale du nuage pour y déverser le produit.
Nous n’allons pas rester trop longtemps, nous allons juste faire une courte pénétration dans ce nuage
en développement car sinon, cela pourrait devenir trop turbulent. Sinon, cela pourrait endommager
l’avion …
L’avion largue ses derniers fumigènes.
On tourne autour, on fait un dernier passage d’ensemencement et puis on retourne à Bamako
Résultat : quelques minutes plus tard, il peut.
Mission accomplie. Retour à l’aéroport international de Bamako
source : www.athenaweb.org
Le conseil des ministres du 28 septembre 2005 a adopté le programme de pluies provoquées au Mali sur une période de cinq ans avec comme objectif entre autres de réduire l’impact des déficits pluviométriques sur les productions agricole et hydro-électrique.
Ce programme a démarré en 2006 avec un seul avion en location dans la zone comprenant les cercles de Macina, Niono, San, Bla, Tominian Ségou, Banamba et Djenné. Depuis 2008, il couvre l’ensemble du pays, avec deux avions (toujours en location).
Au regard des résultat satisfaisants obtenus de 2006 à 2008 et dans le but de renforcer les capacités d’intervention aérienne du programme tout en évitant les retards de démarrage en début de la saison des pluies liés aux procédures de location, le gouvernement a lancé un appel d’offre international, le 14 juillet 2008, pour la fourniture de deux avions entre autres. C’est ainsi, qu’en mai 2009, un marché a été conclu entre le gouvernement et le groupe composé de Weather Modification Incorporated (WMI) et de Malian Aero Company (MAC) pour la fourniture de deux avions « turbopropulseur King Air 200 » de puissance 850 SHP.
En plus des appareils le prestataire doit fournir des équipements d’ensemencement et de recherche, de produits d’ensemencement, la formation du personnel malien civil et militaire et la conduite des opérations pendant trois campagnes agricoles (2009 -2012). La disponibilité de ces deux appareils permettra d’effectuer à partir de deux bases (Bamako et Mopti) des opérations d’ensemencement simultanées dans différentes zones du pays, mais aussi de démarrer les opérations au début de chaque saison. L’acquisition de deux avions permettre également de contribuer à une augmentation mais aussi à une bonne répartition spatiale de la pluviométrie pendant les périodes d’opérations.
Ces deux avions sont équipés de turbopulseur pressurisé à deux moteurs, avec une puissance moteur de 2x850 SHP. Qu’ils peuvent voler à une altitude maximale de 11 000 m avec une autonomie maximale de 6 H15 mn. Leur rayon d’action est de 2500 km avec une vitesse de croisière de 460Km/h. Du fait de ses qualités techniques, le super King Air constitue un excellent outil de travail aérien pour l’ensemencement des nuages à haute altitude et ainsi que le traitement de la base des nuages.
source : http://www.maliweb.net
La rediffusion est ce soir à 21h00 sur TV5 Monde.