Air France-KLM jette finalement l'éponge. Le groupe franco-néerlandais
renonce au rachat d'Alitalia, moins de trois semaines après
l'interruption des négociations entre les deux compagnies et quelques
jours après la victoire électorale de Silvio Berlusconi. Dans un
communiqué laconique, Air France-KLM a indiqué que "les engagements
contractuels pris le 14 mars dernier en vue du lancement d'une offre
publique d'échange sur Alitalia n'[étaient] plus valides".
Le dossier de reprise a connu plusieurs turbulences. Premier couac : le
2 avril dernier, lorsqu'Air France-KLM décide de rompre les
négociations après avoir jugé irrecevable la proposition des syndicats
italiens, qui lui demandaient notamment de conserver l'ensemble des
activités de la compagnie. Pour autant, cinq jours plus tard, le groupe
était resté ferme sur son projet de reprise, jugeant qu'il était "le
seul de nature à permettre" le retour de la compagnie italienne "à la
croissance rentable dans des délais rapides".
Réunion de crise
Selon l'agence Ansa, un Conseil des ministres devrait se tenir dans les
prochaines heures pour examiner les conséquences du retrait de l'offre
du groupe franco-néerlandais, alors que la compagnie italienne est au
bord de la faillite. Plusieurs solutions de repli sont désormais
envisagées. Le sort d'Alitalia avait déjà fait l'objet de discussions
la semaine dernière entre Gianni Letta, l'homme de confiance Silvio
Berlusconi, prochainement de retour au pouvoir, et un responsable du
gouvernement sortant, avec l'objectif de trouver une solution commune
pour sauver la compagnie. Le leader de droite, d'abord opposé à
l'option Air France-KLM au profit d'une solution italienne, avait très
récemment accepté du bout des lèvres cette alternative.
Les discussions pourraient également reprendre avec la
compagnie russe Aeroflot. Le Cavaliere a en effet obtenu vendredi du
président Vladimir Poutine une reprise des contacts avec Aeroflot.
Celle-ci s'était retirée en novembre de la course pour la privatisation
d'Alitalia, en déplorant un manque d'informations et des conditions de
vente insatisfaisantes.
Source: Le Point.fr
Les marchés ont "salué" ce retrait d'AF par une hausse du titre de 1.81 % hier à 19.7€...