Cet événement s'est produit sur l'un des points de stationnement au large de l'aéroport de Roissy CDG. Il concerne un vol en transport public de passagers effectué avec un appareil de type BOEING 737.
Un escabeau passager est positionné en porte avant gauche.
Le vol est en cours d'embarquement avec environ 60 passagers déjà présents à bord et une vingtaine de passagers attendus.
Il reste également cinq cents kilogrammes de bagages à charger sur les mille cinq cents kilogrammes enregistrés ; les agents chargés de la manutention finalisent le chargement en soute arrière lorsqu'un bagage explose en provoquant une lumière éblouissante en soute et un début d'incendie que les 2 agents de chargement maîtrisent avec cependant un fort dégagement de fumée.
L'agent responsable des opérations de départ rend compte immédiatement au CDB par le message "cockpit du sol URGENT, de la fumée sort de la soute arrière" ; il demande également au pétrolier de débrancher et de retirer immédiatement le camion citerne tandis que le responsable du chargement prévient les pompiers, ainsi que le chef d'escale de la compagnie concernée.
Le CDB [1] active la procédure évacuation. Après avoir mis le PNC [2] en alerte, les pilotes reçoivent un deuxième message de l'agent responsable des opérations de départ: indiquant qu'il y a beaucoup de fumée.
Un extincteur est positionné à proximité de la soute arrière par le personnel au sol.
Le CDB décide alors de faire évacuer les passagers.
Le chef de cabine se précipite au cockpit et reçoit l'ordre de faire évacuer l'avion par la porte avant gauche où est positionné l'escabeau passager. A noter qu'il n'y a pas de fumée ni de feu en cabine et que par ailleurs les moyens d'évacuation rapide des autres issues de secours ne sont pas armés.
L'alarme évacuation est déclenchée par le CDB.
L'OPL [3] lance un message de détresse (MAYDAY). Les services du contrôle de la navigation aérienne SOL accusent réception et confirment qu'ils envoient les pompiers..
Par le système d'annonce passagers, le chef de cabine ordonne (en français et en anglais) d'évacuer par l'avant de l'appareil.
L'évacuation se déroule rapidement de façon fluide sans panique et en parfaite coordination avec les autres membres du personnel de cabine qui se trouvent au moment de l'événement à proximité de leurs postes de sécurité ainsi qu'avec le CDB et l'OPL.
Après vérification que tous les passagers sont sortis, les PNC évacuent à leur tour. Les pilotes restent à bord.
Les pompiers arrivent très vite (environ 3 minutes après le premier appel) et l'incendie est circonscrit.
La soute arrière est déchargée et les 7 bagages touchés par le feu sont isolés.
Une reconnaissance bagages est décidée. Une fusée de détresse marine (d'environ 30 cm de long et 4 cm de diamètre) est trouvée dans un bagage appartenant à un passager qui se trouvait déjà à bord de l'avion. Ce genre d'engin répertorié comme "marchandise dangereuse" et donc interdit de transport dans ces conditions sur un vol passagers, a été mis à feu accidentellement lors du chargement des bagages en vrac en soute arrière
Cet événement n'a pas eu de conséquences graves notamment en raison du fait que le déclenchement de la fusée se soit produit au sol, que le début d'incendie soit rapidement maîtrisé par le personnel au sol et que l'évacuation des passagers se soit déroulé rapidement dans de bonnes conditions.
A noter que l'agent responsable des opérations de départ était équipé d'un casque sans fil ce qui lui a permis de se déplacer sans contrainte (fil, débranchement, branchement) et de fournir une information immédiate au PNT.
Après inspection de la soute arrière un panneau endommagé a été remplacé avant remise en ligne de l'appareil. Cependant il aurait pu en être tout autrement si le déclenchement s'était produit en vol, à la suite par exemple d'une turbulence provoquant un déplacement des bagages en vrac dans la soute. Cet appareil, comme d'autres appareils de cette génération, est équipé de soutes de classe "D" c'est à dire ne disposant ni de système de détection ni de moyen d'extinction en cas d'incendie en soute.
Cet incident montre toute l'importance d'une information des passagers sur les risques encourus lors de transport dans des bagages de soute de produits classés comme "marchandises dangereuses".
Ces informations peuvent être délivrées :
dès la réservation et lors de la vente du billet
à l'enregistrement par questionnement, affiches, et dépliant sur le comptoir.
Toutes ces actions doivent être systématiquement effectuées pour améliorer le niveau de conscience des passagers sur les risques encourus par le transport dans leurs bagages de ce type de marchandises.
Par ailleurs bien que l'évacuation se soit déroulée rapidement et sans difficulté, les conditions optimales n'étaient pas réunies. En effet, outre le fait que les moyens d'évacuation des issues de secours n'étaient pas armés, les passagers étaient debout dans les allées rendant impossible la vue directe sur l'ensemble de la cabine pour les membres du personnel de cabine en position à l'arrière de l'avion. Parmi les mesures prises par la compagnie concernée par cet événement, une information a été faite auprès du personnel de cabine pour rappeler qu'il est indispensable que chaque PNC puisse rejoindre rapidement son poste de sécurité pour faire face à une éventuelle évacuation au cours des phases au sol d'embarquement ou de débarquement des passagers.
[1] CDB = commandant de bord
[2] PNC = personnel navigant de cabine
[3] OPL = officier pilote de ligne ou co-pilote
De mon côté, un jour quand j"étais à CDG avec un ami pour les photos et en meme temps la radio sur la frequence sol, j'ai entendu un avion prévenir la tour qu'un autre avion au roulage avait une porte de soute ouverte.
a+