NOUVELLE péripétie pour l'Airbus A 380 qui accumule les problèmes techniques avec ses moteurs Rolls-Royce.
Le constructeur européen du super-jumbo a dû décaler la tournée en Asie-Pacifique de son fleuron. L'A 380 est contraint de patienter trois à quatre jours sur le tarmac toulousain avant de s'envoler jeudi à destination de l'aéroport de Singapour. Le temps nécessaire pour que les ingénieurs d'Airbus et de Rolls changent les quatre moteurs. Motif reconnu : la surchauffe de l'un des quatre moteurs (de type Trent 900) construit par le groupe britannique Rolls qui est à l'origine de ce contre-temps.
Après un premier problème technique début novembre, Airbus et Rolls-Royce ont décidé de remplacer l'un des quatre moteurs du premier prototype de l'A 380. La semaine dernière, au cours d'un vol de test, les pilotes de l'A 380 ont constaté une hausse anormale de la température de l'un des moteurs, contraignant le remplacement d'un second réacteur. Au total, deux des quatre moteurs de l'A 380 ont donc été changés ces deux dernières semaines «par précaution», à en croire les deux sociétés.
Température trop élevée
Reste que, faute de pouvoir expliquer les raisons de ces faiblesses techniques, le motoriste britannique et l'avionneur européen ont préféré hier remplacer les deux autres moteurs de l'appareil. Une lourde opération qui contraint donc Airbus à retarder le départ de la première tournée de son A 380. Jeudi, c'est donc un prototype A 380 avec quatre nouveaux moteurs Rolls qui s'envolera pour rejoindre Singapour le 11 novembre, Melborune le 14, Brisbane le 15 et Kuala Lumpur le 17 novembre. «Aucun risque ne peut être pris pour ce vol de plus de douze heures qui constitue le premier vol très long-courrier de l'A 380», insiste-t-on chez Rolls.
Nouveau glissement
Du côté d'Airbus, on se voulait tout aussi rassurant hier. L'avionneur préférerait naturellement communiquer sur la réussite du premier vol de son troisième exemplaire A 380 dans le sud de la France que sur ses nouveaux déboires.
Et pourtant, «ce glissement», selon les termes d'Airbus, dans le calendrier de la tournée du super-jumbo est lourd de sens. Certes, les trois jours de retard ne représentent pas un véritable préjudice pour les compagnies aériennes clientes de l'A 380. Cette tournée devait être d'abord l'occasion pour Airbus de saluer ses compagnies de lancement, c'est-à-dire les premières compagnies à s'être engagées dans l'aventure. A quelques jours de l'ouverture du Salon aéronautique de Dubaï le 20 novembre, ces quelques escales programmées dans les principales capitales d'Asie et du Pacifique sont aussi une manière pour Airbus de redorer son image après un été difficile.
L'avionneur a retardé cet été ses premières livraisons d'A 380 de «deux à six mois», selon les compagnies. Ce premier glissement avait déjà mécontenté ces mêmes compagnies, qui avaient déjà beaucoup communiqué sur leurs premiers vols commerciaux. Et plus particulièrement Singapore Airlines, première des seize compagnies clientes à prendre livraison de l'A 380 en octobre prochain. Aujourd'hui encore, c'est elle qui devra patienter pour voir atterrir le super-jumbo sur son sol.
source : AFP