L'aéroport de Lyon-Saint Exupéry, encouragé par la croissance de son trafic, s'est donné pour ambition de devenir la "seconde porte d'entrée" sur le territoire national, après Paris, et cherche à développer l'offre des compagnies à bas prix.
"Faire de Lyon-Saint Exupéry la seconde porte d'entrée du territoire national n'est possible qu'en développant tous les segments de marché", juge la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Lyon, gestionnaire de la plate-forme.
L'aéroport, qui a inauguré en avril son nouveau terminal 2, entièrement rénové et avec une surface doublée pour passer à 20.000 m2, doit donc aujourd'hui s'ouvrir à la clientèle des "compagnies à service simplifié", les célèbres "low cost".
Dans ce but, le départ N.10, vaste pavillon inconfortable de 3.700 m2 installé à l'écart des autres terminaux, qui abrite les vols charters mais reste "sous-utilisé" selon la CCI, doit être réaménagé pour un coût de 1,2 millions d'euros.
Et sa future exploitation est l'objet d'un appel à candidature au niveau international lancé début septembre et dont le résultat devrait être connu au printemps prochain.
Avec 6,23 millions de passagers, le premier aéroport rhône-alpin a connu en 2004 une augmentation de près de 5% de sa fréquentation annuelle, une tendance confirmée par les résultats de l'année en cours (+5,9%). "Le fret se porte encore mieux avec une hausse de 8,5% en huit mois", ajoute Colette Comi, directrice de la branche "commerce et services à la personne" de la CCI.
Même, s'il lui manque encore 3,5 millions de passagers par an pour rivaliser avec Nice, le principal aéroport de province, Saint-Exupéry juge que l'avenir est ouvert.
"Le segment de marché d'une offre à bas coût devrait représenter 33% du trafic en Europe en 2010, contre 3% pour Lyon à ce jour", relève la CCI qui pointe aussitôt l'écart avec Nice (32%) et le voisin Genève (32%).
Conjointement aux travaux d'aménagement de son "départ N.10", la CCI a donc lancé un appel d'offres pour l'installation des compagnies. "Nous espérons une dizaine de candidatures et, parmi elles, une +majeure+ qui sorte du lot", signale Lionel Flasseur, ajoutant que la CCI se "réserve le droit de stopper le projet si la hausse du trafic voulue n'est pas au rendez-vous".
Pour mener à bien cette mutation, Lyon-Saint Exupéry, qui contrairement à Nice, ne peut se prévaloir d'une liaison aérienne avec Paris plus attrayante que le train, compte essentiellement sur l'international, qui représente déjà plus de la moitié de ses dessertes, et espère voir la nouvelle flotte décoller au cours de l'été 2006.
source : AFP