Ainsi Northwest, numéro quatre du transport aérien américain, "doit significativement abaisser ses coûts pour pouvoir rester concurrentiel" dans son secteur, a expliqué son PDG Doug Steenland pour justifier la mise en faillite. Pour Delta, 3e compagnie aux Etats-Unis, la décision "unanime" des administrateurs de recourir au chapitre 11 vise à accélérer "les efforts en cours pour devenir plus simple et plus efficace en termes de coûts", selon un communiqué. Delta comme Northwest, qui souffraient déjà de tarifs élevés par rapport aux concurrents à bas coûts, ont vu leur trésorerie fondre comme neige au soleil à mesure que les prix du kérosène se sont envolés depuis 18 mois.
Un vaste plan de restructuration chez Delta – avec des milliers de suppressions d'emploi – doit ouvrir la voie à des économies annuelles de plus de 4 milliards d'euros à l'horizon 2006, par rapport à 2002. La compagnie avait atteint cet été 85 % de l'objectif, a-t-elle indiqué, mais les 15 % restants semblaient hors de portée sans la mise en faillite, eu égard au prix du kérosène.
De son côté Northwest a d'autant plus besoin d'une structure de coût concurrentielle qu'il lui faudra débourser 2,6 milliards d'euros pour payer pour son kérosène en 2005 contre 1,79 milliards en 2004. La facture de kérosène de Delta s'élevait à 900 millions d'euros pour le seul 2e trimestre 2005, quand la compagnie avait affiché une perte nette de 311 millions. Depuis janvier 2001, ses pertes s'élèvent à près de 8,15 milliards d'euros.
Delta a annoncé sa faillite en même temps que l'engagement de ses principaux créanciers à apporter plus de 1,6 milliards d'euros d'argent frais, pour garantir le maintien de l'activité pendant la restructuration. La companie a assuré que la mise en faillite ne l'empêcherait pas d'assurer "intégralement son programme de vols à travers le monde". Si le lien transatlantique devrait rester favorisé, l'agence Standard and Poor's est moins optimiste concernant l'exploitation aux Etats-Unis. Selon elle la réorganisation de Northwest ne se fera qu'au prix d''"une réduction de la flotte et de l'activité sur le marché national comme ce fut le cas pour UAL".
chapitre 11 :
La protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites permet à une entreprise de poursuivre son activité quasi normalement tout étant soulagée du poids de son endettement. Dans le cas de Delta et Northwest, qui ont des coûts d'exploitation d'autant plus lourds depuis la flambée du pétrole, la faillite devrait faciliter de nouvelles économies, et notamment sur les très coûteuses retraites. La justice pourra aussi imposer les sacrifices salariaux que les directions n'ont pas obtenus par la négociation.
source : AFP