La Nasa a décidé mercredi de procéder à une nouvelle tentative de lancement de la navette Discovery mardi prochain alors que l'agence spatiale américaine pense avoir éliminé les causes possibles de l'anomalie technique responsable de l'annulation du vol le 13 juillet.
"Actuellement nous pensons avoir éliminé toutes les causes pouvant, selon nous, causer ce problème", a déclaré Bill Parsons, le responsable du programme de la navette lors d'une conférence de presse au Centre spatial Kennedy près de Cap Canaveral (Floride).
Un des quatre capteurs de la jauge d'hydrogène liquide dans l'énorme réservoir externe n'avait pas fonctionné normalement lors d'un test de routine.
"Nous avons fait tout ce qui est possible de faire sur la navette", a encore dit Bill Parsons qui avait annoncé au début de la conférence de presse la décision de procéder à une tentative de lancement mardi 26 juillet à 14H39 GMT, soit 10H39 locales, si, également, la météo le permet.
Il s'agira du premier vol de la navette spatiale américaine depuis la catastrophe de Columbia le 1er février 2003 dans laquelle l'équipage de sept astronautes avait péri.
Cependant, a souligné le responsable du programme Discovery, "nous avons encore beaucoup de travail à faire pour être prêts le 26 juillet, mais tout le monde est tombé d'accord pour dire que cela était faisable".
"Nous pensons que la meilleure façon de procéder (à ce stade) est de faire un compte à rebours" et de remplir le réservoir externe d'hydrogène et d'oxygène liquide. "Si les capteurs fonctionnent comme nous le pensons, nous lancerons le jour prévu si non (...) nous annulerons le lancement", a encore dit Bill Parsons.
Les ingénieurs de la Nasa vont réparer un problème électrique dans l'orbiteur qui selon eux a contribué à cette anomalie "intermittente" et remplaceront la branchement du capteur défectueux.
De cette manière, ils pourront trouver la source de l'anomalie si elle se reproduit, ont expliqué mercredi plusieurs responsables du programme.
Bill Parsons a en outre dit que la Nasa pourrait lancer Discovery même si le même problème réapparaissait mardi lors du compte à rebours.
"Si nous connaissons la cause du problème, nous pourrions alors décider de procéder au lancement avec trois capteurs sur quatre", a-t-il expliqué. Deux capteurs sont suffisants pour couper les trois moteurs de la navette lors de l'ascension si le niveau d'hydrogène liquide est trop bas. Les deux autres servent seulement en cas de panne des deux premiers.
Le compte à rebours commencera samedi en début d'après-midi pour un "lift-off" (décollage) à 10H39 (14H39 GMT) mardi. La fenêtre de tir actuelle se ferme le 31 juillet et la prochaine s'ouvrira le 9 septembre jusqu'au 24 de ce mois.
Après l'annulation du vol mercredi 13 juillet, 2H20 avant le moment prévu pour le lancement, la Nasa avait mobilisé des centaines d'ingénieurs qui ont depuis travaillé non-stop en douze équipes pour rechercher 200 causes possibles de cette anomalie du capteur.
Un mauvais fonctionnement des capteurs qui couperait les moteurs de l'orbiteur trop tôt pendant l'ascension forcerait l'équipage à faire un atterrissage d'urgence.
Si dans l'autre hypothèse, ils ne signalaient pas l'épuisement de l'hydrogène en fin d'ascension en orbite, les moteurs pourraient exploser.
La Nasa avait connu une anomalie similaire avec un capteur de la jauge d'hydrogène en avril dans le précédent réservoir externe de Discovery sans jamais avoir pu en expliquer l'origine.
Les sept astronautes de l'équipage de Discovery commandée par la première et seule femme commandante de navette, Eileen Collins, doivent effectuer une mission de douze jours vers la Station spatiale internationale (ISS).