Un peu d´histoire.
Pour parler du Morane-Saulnier 317 F-BFZK, il nous faut remonter au début du siècle passé, plus exactement au 10 octobre 1911, date de création de la société Morane. Son créateur, Léon Morane est un aviateur réputé, alors détenteur du record international de vitesse avec 108 km/h sur avion Blériot.
Raymond Saulnier est, lui, ingénieur chez Blériot, sorti de l´École Centrale des Arts et Manufactures en 1905.
Les deux hommes s´associent, et le premier avion né de cette association est le Morane-Saulnier type A, précurseur d´une longue lignée d´appareils.
La première Guerre Mondiale leur permettra d´innover, trouvant la réponse aux problèmes de visibilité vers le bas rencontré par les équipages. Ils imaginent une aile d´un seul tenant, située au-dessus du poste de pilotage. Nous sommes en 1913, et l´aile Parasol est née.
Après la guerre, Morane et Saulnier, qui ont créé une école de pilotage, développent toute une série d´avions d´entraînement dont l´aile est bien évidemment ... Parasol.
Grand frère du MS-317, le MS-315 a fait son premier vol en 1932, et est équipé à l´origine d’un moteur Salmson de 135 chevaux. L´avion s´illustre par sa manoeuvrabilité dans les meetings d´avant-guerre, aux mains du capitaine Fleurquin, premier commandant de la fameuse Patrouille d´Étampes. Près de 350 MS-315 seront construits, dont 33 après-guerre.
La naissance du MS-317:
Dans les années 60, afin de transformer ces avions en remorqueurs de planeurs, quelques MS-315 subirent un chantier de modification: remotorisation avec un moteur en étoile Continental W-670 K de 223 chevaux, changement de l’hélice, remplacement des roues pleines par des roues avec pneumatiques et freins, remplacement de la béquille arrière par une roulette. L’avion ainsi modifié porta l’appellation de MS-317.
Le MS-317 F-BFZK de l’Aéro-Club de Saint-Dizier:
Le MS-317 de l’Aéro-Club de Saint-Dizier, qui date de 1945, est un des rares exemplaires encore existants de cette fabuleuse lignée d’avions. Il est arrivé au club le 15 juillet 1960, alors encore MS-315, piloté par Fernand Viard, instructeur au club. Il fut modifié en MS-317 en 1962, et servit dès lors d’avion remorqueur.
Fidèle acteur de l’épopée aéronautique bragarde, il a pendant de longues années et jusqu’aux années 80, remorqué les planeurs de l’aéro-club, contribuant à la formation de nombreuses générations de pilotes. Un des pilotes qui a le plus volé sur cet avion, et qui disparut dans un accident d’avion en 1977, fut incontestablement Paul Barbier, «Paulo», pilote alliant gentillesse et bonne humeur à une grande maîtrise du 317.
L’avion a vécu de nombreuses aventures. Ainsi, dans les années 70, au décollage du terrain de Joinville-Mussey, son moteur tombant en panne alors que le 317 remorque un planeur, après largage de ce dernier, le pilote remorqueur posa l’avion en rase campagne. Le dépannage dura plusieurs jours, sous les ordres d’Alain Oswalt, alors chef-pilote du club, et mécanicien connaissant à la perfection cette machine, qu’il suit encore de nos jours.
L’aviation est faite d’histoires racontées au coin du bar après les vols. L’une d’elle veut qu’un groupe de jeunes hollandaises de passage ne resta pas insensible aux charmes des jeunes pilotes du club, campant à proximité du 317.
Plus récemment, en 2000, l’Ambassadeur du Canada et de nombreuses personnalités ont volé à bord dans le cadre de l’inauguration du terrain de Châlons-Vatry.
L’avion fait quelques apparitions en meetings, en exposition statique, décision ayant été prise de ne pas le présenter en vol afin de le préserver au maximum.
Véritable image de notre association à Saint-Dizier et dans la région, sa silhouette et le ronflement caractéristiques de son moteur sont connus de tous, par les habitants comme par les aviateurs de Champagne. Notre 317, le «ZK» est un des 11 derniers exemplaires existants au monde, le dernier recensement faisant état de 8 avions en état de vol.
http://www.stdizieraeroretro.com/index.htm