Normalement, cet avion ne doit pas dire grand chose à beaucoup de monde, sauf peut-être aux modélistes. Et pour cause, un seul exemplaire a été construit.
Comme tous les mois, je reçois mon « Modèle magazine », le plan encarté du dernier est celui du Dalotel DM 165 ; mais c’est quoi ce zinc ? ? ? Heureusement, il y a une partie historique fort complète dont je vais résumer l’essentiel, car cet avion mérite d’être connu.
Historique :
Michel Dalotel à un rêve, construire son propre appareil. Comme beaucoup il est passionné d’aviation dès son plus jeune âge. A 15 ans il fait un baptême d’une heure avec ses propres économies. Il passe un CAP de dessinateur industriel et à 17 ans, il est embauché chez Hispano Suiza comme tourneur P1. A 20 ans il est breveté pilote. Passionné par la voltige, il fait ses premières armes sur Stampe. Puis il s’engage dans l’armée en tant que mécanicien de piste sur F84G, l’avion utilisé par la première patrouille de France sur jets à réaction. De retour de l’armée il entre chez Sud Aviation comme préparateur de fabrication. Cette société possédant un aéro-club, il va renouer avec la voltige sur Tiger-Moth. Mais à l’époque, les biplans sont les seuls appareils de voltige disponibles ; les figures étaient alors synonyme de perte d’altitude tellement la finesse était médiocre. Michel veut alors révolutionner la voltige…
L’idée de Michel Dalotel est alors de concevoir un monoplan ailes basses adapté à la voltige. En 1956, il quitte l’industrie aéronautique pour devenir représentant de commerce en machines-outils. Il espère ainsi prendre contact avec des clients susceptibles d’être intéressés par son projet de construction. Finalement il sympathise avec un des fils de la société Poulet, ce dernier en parle à son père qui accepte de financer son projet et de nommer Michel chef des travaux . Il réalise ainsi son rêve, construire son avion et être rémunéré.
Après 4 ans de travail, l’avion décolle pour la première fois en 1969. Après sa mise au point, il sera envoyé au Centre d’Essais en Vol (CEV) d’Istres où les pilotes vont le secouer, le maltraiter et prendre plaisir à voler dessus pendant 4 mois. Ce petit monoplan est, d’après le CEV, très apprécié par les pilotes de voltige, à la fois les amateurs mais aussi les spécialistes ; il peut devenir un bon avion d’entraînement mais également de compétition après que les limites de facteurs de charges aient été modifiées.
Un bel avenir semblait donc être tout tracer pour cet avion au fort potentiel. Malheureusement les crédits qui devaient servir à améliorer l’avion et à commencer sa construction en série, ne sont jamais venus. C’est la première crise du pétrole et les priorités sont ailleurs. Michel Dalotel doit donc abandonner le projet et se contente de présenter son avion dans quelques meetings en France et en Grande-Bretagne. Après que Michel ait quitté la société Poulet, l’avion reste la propriété de cette dernière. A la suite il est revendu à un Anglais.
Endommagé après un atterrissage manqué, l’avion n’a jamais été réparé et est stocké aujourd’hui à l’état d’épave dans un hangar près de Bristol. Espérons qu’un passionné généreux voudra financer sa restauration un jour…
Le modélisme le ressuscite :
Comme un certains nombre d’appareils, le Dalotel n’a pas connu de succès, bien que ce n’ai rien à voir avec ses qualités techniques. Paradoxalement, c’est dans le monde du modèle réduit que cet appareil connaîtra sa plus grande gloire. Dans les années 80, un pilote gagne un championnat de voltige avec une réplique de cet appareil. L’avion sera ensuite décliné en plusieurs kits ou plans de toutes tailles. Aujourd’hui l’avion est un peu oublié, c’est pourquoi Modèle magazine en publie un plan de bonne taille pour reproduire le Dalotel avec une envergure d’1,50m, si ça tente quelqu’un…
Envergure : 8,4 m
Longueur : 6.96m
Hauteur : 1.76m
Surface portante : 12.3m2
Motorisation : Continental IO-346-A de 165 ch
Vitesse max. : 300 km/h
Nombre de places : 2
Type de construction : bois et métal
Plan 3 vues : trouvé là
Episode malheureux donc pour cet avion si bien pensé. Je suis content de vous le présenter car à mon avis, peut de monde le connaît. Le modélisme à le don de le faire revivre et c’est génial.
@+ pour une autre présentation