Pour ceux qui ne connaissent pas très bien, ou qui ne sont pas sûrs de tout savoir,
il suffit pour devenir cadet d’être âgé de 18 à 21 ans et d’être membre d’un
club affilié à la FFA, la FFVV, la FFP, la FFVL, la FFPLUM, la FFAM ou le RSA
(et d’avoir un minimum d’expérience aéronautique, mais pour les pilotes avion
par exemple le BB suffit amplement). Dès lors que vous remplissez ces conditions,
vous DEVEZ devenir cadets (le cas échéant, vous allez voir ce que vous manquez !).
18 juillet – Rendez-vous de tous les cadets à Paris.
Nous avions rendez-vous à 15h dans un hôtel du 13ème (toujours le même depuis des années). Nous sommes donc 17 cadets à assister au briefing (19 moins les deux qui étaient déjà partis pour l’Australie) : consignes générales, remises des billets d’avion, des badges, de la cravate et des cadeaux officiels. Ceci fait, nous pouvons partir tous ensemble pour le restaurant, et enfin nous coucher car le lendemain le lever sera quelque peu matinal (comme il y a un côté pub dans cet article, les choses qui fâchent ne seront pas évoquées en détail… mais disons que pour être prêts à l’heure il ne fallait pas rester au lit au-delà de 5h)
19 juillet – On ne sait pas exactement comment cela s’est passé, toujours est-il que nous nous sommes tous retrouvés dans le bus à 6h, en uniforme et en route pour les installations d’Air France à Roissy. La première étape fut la visite
de la maintenance des Boeing, pendant laquelle nous avons fait le tour par petit groupes de l’intérieur et l’extérieur d’un 747 et d’un 777, le tout accompagné d’explications fort intéressantes. Nous sommes ensuite allés à la Cité PN Air France dans une division des vols, où nous avons pu rencontrer les pilotes responsables qui nous ont parlé de leur métier ainsi que du recrutement. Après un détour par la cantine avec vue sur les pistes (je veux la même dans mon lycée !) nous sommes allés visiter le centre de formation sécurité sauvetage avec sa maquette de cabine (mais nous n’avons
malheureusement pas pu la tester car elle était déjà utilisée). Pour terminer la visite de l’aéroport, nous avons grimpé au sommet de la tour sud où les contrôleurs aériens nous ont donné quelques explications sur leur travail.
En fin d’après-midi nous étions attendus à la DGAC pour un cocktail en présence des représentants de nos fédérations. Une heure de bus et quelques petits fours plus tard, nous avons pu nous disperser dans Paris (que certains visitaient
pour la première fois) et dîner par petits groupes.
20 juillet – Le grand jour.
Les cadets partant pour la Suisse, l’Allemagne et l’Angleterre ont eu la chance d’être accompagnés à l’aéroport par de gentils anciens cadets dès (ça c’est le genre de chose qui fâche, si vous n’avez jamais été cadet et que vous avez
moins de 21 ans, fermez les yeux) 5h du matin. Nous avons tout de même survécu. (Vous pouvez rouvrir les yeux ici). Avec Benjamin, l’autre cadet partant en Suisse, et Jonathan, partant en Allemagne, nous avons décollé pour Francfort et
avons eu la chance de pouvoir passer une bonne partie du vol en poste. Arrivés à Francfort, nous avons quitté Jonathan pour rencontrer la délégation suisse et, après un court transfert vers l’aérodrome d’Egelsbach, nous envoler pour la
Suisse en Super Puma ! Ce fut l’occasion de rencontrer les 7 autres cadets dont deux Belges, trois Hollandais et deux Allemands. Sven, qui devina exactement l’âge du capitaine, a même pu profiter du vol en jumpseat !
A notre arrivée sur l’aérodrome de Grenchen, nous avons fait la rencontre des organisateurs de l’échange en Suisse et avons appris qu’en raison de manque de volontaires nous ne pourrions être hébergés dans des familles hôtesses, mais
que cela n’était pas un problème réel puisque cela nous donnerait l’occasion de loger tous ensemble dans une auberge. Après quelques photos et le cocktail de bienvenue, nous avons rejoint le restaurant Untergrenchenberge qui allait être
notre hébergement pour ces deux semaines.
21 juillet – Ce premier jour en Suisse fut l’occasion de découvrir la région de Grenchen en premier lieu à vélo, accompagnés de nos guides Dominic et Benjamin. Et quels vélos ! Mais ce n’était que le début des surprises. Après avoir traversé un village abritant une colonie de cigognes, nous sommes allés nous baigner dans la rivière, puis à la piscine.
22 juillet – Des vols en planeur étaient prévus, mais la météo mitigée ne nous a permis que de les envisager le matin. Chacun des 9 cadets a tout de même pu voler environ 30min en ASK21 de l’école de pilotage de Grenchen, accompagné par un instructeur. Nous avons consacré l’après-midi à la visite de l’aérodrome, notamment la tour de contrôle et le simulateur de vol Piper Aztec (nous avons évidemment eu tour à tour l’occasion de le poser… ou pas). Puis nous avons pu profiter d’un barbecue mené de main de maître par Philipp, le cadet allemand (qui a ensuite vu en chaque animal rencontré au cours du séjour une pièce de plus à griller).
23 juillet – Des vols en planeur étaient de nouveau prévus, mais Dame Météo ne fut vraiment pas de cet avis. Sous une pluie battante et après un léger remaniement de programme, nous nous sommes rendus à Luzerne pour y visiter le musée suisse des transports. Certains en ont profité pour tester des simulateurs d’hélicoptère ou d’avion de voltige et d’autres des simulateurs de train. Malgré notre petite déception de n’avoir pas pu voler, cette visite fut toutefois assez intéressante. Pour terminer, nous avons assisté à une séance de cinéma IMAX en Allemand… Le soir, nous nous sommes rendus dans un restaurant traditionnel pour y déguster un plat suisse, le « Röschti » (pommes de terres coupées en frites extra-fines avec de la saucisse).
24 juillet – Nous nous sommes rendus à une heure matinale au meeting aérien d’Emmen, commémorant les 100 ans de l’aviation en Suisse. Après quelques déboires autour de l’accès à la zone VIP des spectateurs (tous les cadets
furent VIP dans la matinée, puis nous avons été chassés car les organisateurs avaient changé d’avis, puis certains ont pu le redevenir mais pas tous, puis tous vers la fin du meeting lors de la démonstration des patrouilles nous avons
tous pu re-entrer– ouf !), nous avons pu admirer les démonstrations du PC7 team, du F/A-18, de la Patrouille Suisse et enfin de la Patrouille Breitling.
25 juillet – Après un brunch de nouveau à base de Röschti nous nous sommes préparé pour un vol en avion Grenchen-Lausanne-Berne-Grenchen. Et c’est à bord de 3 PA28 que par groupe de 3 et accompagnés de pilotes nous avons pu découvrir une deuxième fois mais plus en détail la Suisse vue du ciel.
26 juillet – Ce jour là nous sommes allés à Payerne découvrir le Solar Impulse. Nous avons pu l’approcher dans son hangar, privilège pour lequel nous remercions les membres du projet et les organisateurs de l’échange en Suisse.
Après quelques explications sur la technologie et les enjeux de cet avion, nous sommes repartis en direction de la cité romaine d’Avenches, dans laquelle nous avons pu bénéficier d’un tour guidé.
27 juillet – La matinée a été consacrée à la visite de Berne, accompagnée d’informations intéressantes proposées par Benjamin, un de nos guides. Nous avons eu également l’occasion de visiter le Parlement suisse.
L’après-midi, nous sommes partis en direction des Alpes à bord de nos deux minibus, et sommes arrivés un peu plus tard à Grindelwald, station de ski touristique située à 1000m d’altitude, au pied du Jungfrau. Là, nous nous sommes installés pour deux nuits à l’auberge de jeunesse, et avons repris des forces pour le lendemain.
28 juillet – Désireux d’éliminer les kilos superflus apportés par le Röschti, nous avons emprunté la plus longue télécabine d’Europe pour grimper au sommet du Maennlichen. Là, nous avons débuté une marche facile (enfin, pas forcément pour
tout le monde) de 5h environ.
29 juillet – Le matin, nous avons disposé de temps libre pour visiter les boutiques de Grindelwald, contenant essentiellement voire seulement des couteaux et des montres. L’après midi, nous sommes redescendus à Interlaken, où
nous avons pu faire un peu de shopping supplémentaire avant le départ de notre bateau. Et c’est sur un magnifique bateau donc que nous avons traversé le lac de Thun pour enfin revenir en minibus jusqu’à Grenchen.
30 juillet – Encore plus tôt que les autres jours (mais c’était pour la bonne cause) nous sommes partis pour Buochs où se trouvent des usines de l’avionneur suisse Pilatus. Nous avons pu visiter des magasins de pièces détachées et de
composites, puis des halls d’assemblages notamment celui pour l’assemblage final du PC12, où nous avons reçus tour à tour des informations d’un pilote d’essais dans le cockpit d’un des appareils. Nous savions que la visite devait
se terminer par une surprise, et espérions tous pouvoir voler à bord de ce superbe avion. Hélas la météo nous faisait douter quant à cette éventualité. Heureusement, le brouillard s’est dissipé tout à coup et nous avons pu prendre
place (joie et bonheur) à bord d’un PC12, pour un vol touristique d’une heure. Floris, un cadet hollandais, a eu encore plus de chance puisque ayant gagné un petit jeu il a pu d’asseoir à la place du copilote et piloter !
L’après-midi, nous avons visité la ville de Zurich, toujours avec des explications de Benjamin, notre guide.
31 juillet – Comme nous n’avions pas pu voler beaucoup précédemment et même si cela n’était pas prévu, cette journée a été consacrée à de nouveaux vols en planeurs. Nous avons donc pu voler entre 1h et 2h pour les chanceux, à bord
d’ASK21 et DuoDiscus, en utilisant la pente toute proche du Jura.
Le soir, nous nous sommes rendus en train dans la ville de Bienne où nous avons pu admirer un superbe feu d’artifice tiré à l’occasion de la fête nationale suisse (le lendemain).
1er août – Dans la matinée nous avons pu prendre un brunch en musique à l’occasion de la fête nationale, après avoir dormi très longtemps pour la première fois depuis le début de l’échange ! Nous étions seulement attendus dans la soirée par le maire de Grenchen pour une soirée spectacle de trompettes suisses et risotto plus discours of course plus ou moins intéressante (ou pas).
2 août – Nous devions visiter le village de Gruyères, mais comme il se situait un peu loin de Grenchen (et que personne ne s’y opposait) la solution « petit avion » a été retenue. C’est donc à bord de superbes DR400 (ça c’est bien
mieux que le PA28) que nous nous sommes tout d’abord rapprochés des Alpes en faisait un détour par Grindelwald, puis que nous avons rejoint le petit terrain en herbe de Gruyères. Bien que n’ayant été que passagère à ce moment, j’ai
trouvé ce vol en montagne (mon premier) absolument fascinant et cela restera probablement mon meilleur souvenir de vol !
Arrivés à Gruyères, nous avons visité rapidement la fabrique de fromage, avant de nous rendre dans un restaurant de raclette. Ce fut ici également mon meilleur souvenir gastronomique, et grâce à moi il a pu être encore prolongé (et dire
que certains Hollandais qui n’en avaient jamais mangé n’ont même pas goûté ! ils ne savent pas ce qu’ils perdent) parce que j’avais un peu faim.
Nous avons ensuite disposé d’un peu de temps libre pour préparer le repas d’adieu, car nous devions présenter quelque chose à nos invités, dont nous ignorions tout. Une fois venue l’heure fatidique, nous avons découvert que nous n’étions
que 35 (ouf ! pour les uns, arg ! pour moi qui croyais que nous serions entre nous…) et avons pu profiter du repas tout en répétant dans notre tête notre discours de remerciements. Vous pouvez constater que nous avons survécu.
3 août – Dernier jour en Suisse. Nous avons profité d’un tour guidé de la ville voisine, Solothurn, puis d’une promenade en bateau sur la rivière Aare. Enfin, nous nous sommes tous réunis dans la soirée pour réaliser un vol en montgolfière. Nous étions tous extrêmement impatients mais certains appréhendaient toutefois l’atterrissage (ils avaient regardé trop de films bizarres de Youtube), d’autant plus qu’il y avait pas mal de vent. Nous nous sommes répartis dans trois ballons pour un vol d’une heure environ. Deux des ballons ont atterri sans encombres. Le mien pas vraiment, encore que j’ai
survécu et que j’ai trouvé ça génial (mais la nacelle s’est renversée et a été traînée renversée sur tout un champ puis on a re-décollé et refait la même chose). Heureusement personne ne filmait. Ce fut absolument le meilleur souvenir de vol de tout le séjour, ex-aequo avec le vol en montagne mais dans une catégorie différente.
4 août – Toutes les très bonnes choses ont une fin, et très tristement un Super Puma de l’armée suisse est venu nous chercher à quelques mètres de notre auberge pour nous ramener à Francfort. Heureusement j’ai gagné le jumpseat du
Super Puma et ça m’a pas mal consolée.
Vous avez entre 18 et 21 ans, et n’avez pas encore reçu le polo jaune moutarde, n’avez jamais encore porté un costume beige (si vous êtes un garçon) ou un uniforme d’hôtesse de l’air (si vous êtes une fille) ? Il n’est jamais trop tard pour devenir cadet !
Manon