Mercredi 2 Décembre, passage de la qualif emport passager en ULM multi axes. Un Super Guépard. 280kg à vide (470 max) pour 100cv, j'aime Pour combler le tout, l'avion est très maniable, réactif, et hyper agréable aux commandes. On croise à 160km/h (on peut monter jusqu'à 190 aisément sans être en sur régime). Comment peut on rester insensible à une telle merveille, surtout quand on est habitué au Dr400 truck. C'est aussi ça qui est bien avec l'ULM, plus sensible à l'aérologie, le lacet inverse et roulis induit, etc...
Je m'attendais à un vol local et quelques exercices. On a finalement décidé de faire une nav avec un touché sur 3 aérodromes (pour ceux qui connaissent le coin: LFCC LFBD LF8255 LFCX LFCC). Préparation du vol, notam météo vac etc.
_"Le compas est toujours déréglé?"
_"Juste de 30°."
_"OK... on va oublier le compas "
De la nav au chrono et aux repères, tout ce que j'aime.
Sur la plate-forme, il fait un froid et un vent d'enfer. Le sang a gelé dans mes mains pendant la pré-vol...
On amène l'avion à la pompe au moteur pour faire un peu chauffer. Gros avantage de cet appareil: pas de jauge à carburant, il suffit de se retourner et de voir le niveau à travers les réservoirs.
Après le démarrage du moteur on constate que ça tourne pas rond... vibrations de l'avion et des rpm à gogo. Certainement du au moteur froid? On verra bien une fois que ça aura chauffé. Le temps de l'amener au point d'arrêt, tout se passe bien pendant les essais moteurs, allons y.
15h45. Décollage sans emcombres. On monte et on se fixe à 2000ft le temps de croiser un Dr400 qui vient justement de Montauban. Je crois que c'est la première fois que je croise un avion aussi prêt en "face à face". Joli.
Je prend mon cap... enfin non, je suis la direction moyenne de la portion d'autoroute qui pointent vers la ville de Montauban.
_"Bon je vais lancer le GPS histoire de vérifier ma route"
_"Non non, débrouilles toi sans"
Haha! Je m'en fou j'ai l'habitude
Puis il me fait "Allé, au moins ce sera fait", et il coupe les gaz. Je cabre pour transformer ma vitesse en altitude jusqu'à atteindre la vitesse de finesse. Un coup d'oeil sur les quelques instruments moteurs, la jauge et le starter pour le principe, et je commence à chercher LE champ, en tenant bien compte du vent (toujours eu un peu de mal avec ça). Trouvé, le champ idéal, large et long, et aligné sur le vent. On commence à descendre en spirale et à se rapprocher... et merde, comme par hasard, une ligne à haute tension squatte le seuil. Il faut trouver autre chose, je stresse parce-que je commence à avoir du mal à trouver. Ah si, ça y est, il y en a un autre de l'autre coté de l'autoroute. Un peu haut en finale, je me mets en glissade pour récupérer un plan correct. Approche niquel, hiya. "Vas-y remets les gaz". Hop, le moteur repars, je tourne la tête à gauche... tiens, la proximité du sommet d'un arbre et les détails qu'on arrive à distinguer au sol me font dire qu'on était bien bas On remonte à 2000ft et je reprend le fil de ma nav. Vers le sud, les nuages se dissipent, et le soleil commence a s'abaisser. C'était tellement couvert à Cahors que je n'ai pas pensé à prendre mes lunettes... mon instructeur me prête les siennes. Je poursuis la nav étape par étape, rien de difficile vu que la zone est bourrée de repère très remarquables (villes, autoroute).
On arrive à Montauban, je fais un message radio rapide, concis et sans hésitations. Un coup d'oeil sur le schéma de l'aérodrome, je visualise la trajectoire que je vais prendre. Passage verticale, la direction du vent confirme la piste que je comptais prendre. Ca fait bizarre de survoler une ville à 1000ft, avec toutes l'activité qu'il y a en dessous, mais ça ajoute aussi un léger stresse. En finale... Encore trop haut. Cet appareil freine très très mal, même gaz réduit à mort. Je me mets alors en glissade, manoeuvre que je commence à bien maitriser. Le pied pour doser le freinage, les ailerons pour tenir l'axe, la profondeur pour tenir la vitesse.
_"Heureusement qu'on a apprit la manoeuvre."
_"Oui mais le but c'est pas non plus de l'utiliser en permanence." Ca, c'est fait... Rien de méchant là dedans, mais il m'a bien cassé pour le coup.
Je décrabe à l'arrondis, un peu de vent de travers. Touché réussis, on repart. Mon FI a l'air étonné de la maitrise de la glissade... Pourtant ça n'a rien de compliqué
Direction le petit terrain ULM (LF8255), juste au nord ouest de Montauban, pas très loin. On sort de la ville en suivant le Tarn. Le terrain était tellement proche que je le dépasse avant même de commencer la recherche. Passage verticale, vent arrière etc... Cette fois ci je n'ai pas besoin de faire de glissade. La piste en herbe se rapproche, on commence à bien voir les traces des touchés en seuil de piste. Attention à la ligne à haute tension juste avant la piste, on passe au dessus, gaz réduis, touché et c'est reparti.
Dernière étape, Castelsarrasain. Un coup d'oeil sur le schéma du terrain, passage verticale, je choisis ma piste puis m'installe en milieu de vent arrière avec un 270° serré. Finale avec gaz réduit et un plan fort. Touché sans encombres mais vers le milieu de la piste.
C'est là que ça devient drôle. Il y a 15 à 20 min de vol pour revenir à Cahors, au dessus d'une zone où les repères sont très très rare. Je repère une portion de rivière, aligné pile sur l'aérodrome. Si c'est pas beau ça. On se cale dessus, je me rends alors compte que la dérive du au vent est de ~15°! Maintenant il s'agit de tenir ce cap sans broncher pendant 15min. Même s'il n'est pas possible de se perdre (avec les repères immancable comme le Lot et l'autoroute), ce serait sympa de réussir cette partie de la nav (la plus difficile) sans compas et GPS (même si le compas déréglé me sert un peu pour tenir le cap). Sur la route, on passe à coté de quelques petites villes qui confirment qu'on est au bon endroit. Il y avait forcément une erreur de plusieurs degrés, mais la route était bonne. On recontacte notre chère agent(e) AFIS pour le retour et le complet. En courte finale je réduis à fond... les rpm chutent, ça "cafouille", c'est presque si j'arrive à distinguer les pales d'hélices (comme un ralenti à 600tr sur Dr400 par exemple), ce qui n'est pas normal pour ce moteur (régime ralenti c'est 1500tr). Enfin, pas de soucis, le moteur reprend son rythme en remettant un filé de gaz. Atterrissage court pour la peine.
Un bon vol avec un programme bien chargé, la sensation qu'il a beaucoup apporté en expérience. Bref, l'impression de ne pas avoir volé pour rien. Rien de mieux. Vive l'ULM