Nous sommes le dimanche 28 Juin, le "jour le plus long". Au programme, repas avec l'aéroclub, un vol en tant que pax, et le passage du BB. Le fait de le passer avec l'un de mes instructeurs (celui avec qui j'ai volé le moins souvent, mais c'est le plus cool des 2) me rassurent beaucoup, mais le stresse est quand même là, inévitablement.
Je le rejoinds à 8h au mess. Il me passe le bulletin météo "dis moi si on peut voler". Je regarde la temsi, notre aérodrome est dans une zone où il n'y a rien, si ce n'est un "V8" "Je crois qu'on peut voler...". Je fais quand même un exposé sur la météo au nord de la France pour montrer que je sais la lire. Mes parents viennent pour l'occasion. Mon instructeur me dit aussi:
"Tu manges ici à midi?"
"Oui"
"T'as pas intêret à louper la mania"
"..."
L'avion vient de revenir, ne perdons pas de temps, il faut pas le laisser au sol! Je fais une pré-vol acceleré (l'avantage de le faire avec l'instructeur c'est qu'il sait ce que je sais deja faire donc ça va vite). Mon père immortalise l'instant et puis c'est partit. Au roulage j'ai deja plus l'impression d'être en examen car l'instructeur me parle comme si on était en instruction.
Au point d'arrêt, j'annonce que je vais remonter une partie de la 13 "non non remonte toute la piste"... Pourquoi remonter toute la piste, on est léger. Bref, j'execute. Un peu perturbé, je prend la raquette dans le mauvais sens. On s'aligne et tout le tralala, briefing de decollage. On mets les gaz. Je me concentre sur l'axe, rotation. Je suis en train de me dire "mouarf, mes parents me regardent, héhé"...... et puis tout d'un coup, la manette des gaz revient en arrière, PUTAIN! Mais instinctivement, je rend la main énergiquement et je me pose sur la fin de piste, pour redecoller quasiment au seuil. Ca, c'est fait.
Sans me laisser une seconde de répis "un passager a un problème, qu'est-ce que tu fais?", je répond "tour de piste basse hauteur". Cool, j'adore ça. Je m'annonce à la radio et me cale à moins de 200ft QFE. Posé sans emcombres, après le decollage il me refait faire une panne mais il n'est plus possible de se poser sur la piste cette fois. On aurait finis dans les arbres même en freinant comme des brutes mais pas d'autres choix.
Ensuite il m'a fait monté vers les 4000ft (booouuuh j'ai le vertige...) et on entame les exercices de base, virage 45°, vol et virage lent, approche décrochage, décrochage. Une formalité, mais j'ai fais moins bien que d'habitude, sans doute à cause du stresse.
Il m'explique le principe de la descente en spirale serrée (pour passer dans un trou de nuage), chose que je n'avais jamais vu. 1er essais reussis. Il me fait faire plusieurs TDP basse hauteur ainsi qu'un encadrement. Puis le dernier atterrissage.
On roule pour l'avitaillement, et mon FI me fait comprendre que j'ai mon BB. Bizarrement je suis pas surpris et pas très euphorique car j'ai l'impression d'avoir très mal voler (qu'est-ce qu'on peut etre bête des fois...).
A 11h on a rendez vous avec un breveté PPL qui va nous faire faire un tour à moi et mon père. Petite ballade pépère à 3500ft (encore le vertige ). Il me laisse les commandes pour le retour et l'atterrissage. On est lourd, il fait chaud, mais l'atterrissage est reussi.
A 14h, quand tout le monde est en train de manger, je décide de prendre l'avion, pour mon 1er vol solo... Je stresse un peu et j'ai envi de chier, mais ça passe vite. Une fois dans le cockpit je suis à l'aise et heureux.
Je ne peux m'empecher de faire un decollage à l'americaine (assez timide certes) devant tout le monde. Et je m'en vais vers le nord pour une petite ballade. L'altimetre indique deja 2500ft, boulala je suis trop haut... je redescend, mais sans exagèrer et puis je garde en mémoire LA rêgle de mon instructeur "toujours avoir à l'esprit que le moteur peut s'arrêter".Jje ne cesse de vérifier les instruments moteurs et les champs dégagés aux alentours.
Je fais le tour de ma ville, passe pas loin de la maison d'un pote (qui m'a bien entendu), de mon lycée. Un coup d'oeil à l'altimetre... 1500ft (l'aerodorme est à 900ft), je suis juste à coté d'une ville qu'on doit survoler à 3300ft, et mon transpondeur est en mode "alt"... Je dégage vite fait car je voudrais pas avoir des ennuis pour mon premier vol.
Je rentre et me fais 4 TDP mais les atterrissages sont un peu laborieux. Par contre, un TDP sans instructeurs c'est très agréable... 800ft au lieu de 1000, vent arrière proche de la piste et étape de base en virage continu et gaz coupé pour rasourcir le circuit. Petit à petit mes touchés se rapprochent du seuil. On vera au prochain vol.
Je roule tranquillement pour ravitailler l'avion. Dessuite après quelqu'un le reprend, parfait, l'avion aura volé en permanence aujourd'hui (en plus de l'ULM et du Cesna).
Les sensations de ce 1er vol: La liberté, tout simplement. Vivement le prochain.
3 vols en une journée... si elles pouvaient toutes être comme ça. **Reveur**