L'Aviation dans la Première Guerre Mondiale
Au début du siècle l’aviation était utilisée uniquement par les militaires que pour des missions de reconnaissance ou accessoirement de bombardements. Il faudra attendre 1916 et les grandes batailles de Verdun ou de la Somme pour que l’on trouve des combats aériens à grandes échelles, naturellement, il y avait eu quelques engagements auparavant. Pour échapper au tir désormais continu des mitrailleuses adverse, les pilotes doivent maîtriser toutes les figures de combats aériens car une fois touchés, ils n’ont plus aucun moyen de s’en sortir : pas de parachutes, pas de siège éjectable. Pour les vainqueurs un nouveau nom apparaît : Les AS.
Les As
Capitaine René FONCK (FRANCE)
75 Victoires
Lui même en revendiquait 127 et non 75, c'est l'un des grands as de la première guerre mondiale. Il passa à 20 ans de l'infanterie à l'aviation, il rejoignit en 1917 l'escadrille célèbres des "cigognes" qui volait sur Spad. Son nombre d'ennemis abattus grimpait lentement; il passait pour un calculateur, 2 fois il abattit 6 avions dans la même journée. C'était un des meilleurs tireur au monde, il reçut de très nombreuses décorations, notamment la Military Cross (2 fois), il mourut à Paris en 1953.
Capitaine Georges GUYNEMER (FRANCE)
53 Victoires
Né en 1894, ce fût un jeune homme frêle et fragile, il fût refusé deux fois par l'armée, puis il put s'engager comme mécanicien. Il obtint son brevet de pilote en 1915, il commença à piloter avec l'escadrille MS 3, il remporta sa première victoire un mois après. Guynemer avait fait peindre son " Vieux Charles " décoré de la fameuse cigogne en orange et demeurait fidèle au chiffre 2. Pendant deux ans, il abattit 54 appareils ennemis, mais sa santé déclinait au point qu'en 1917, il ne revint pas d'une mission. Aucune preuve ne put être apportées par ceux qui affirmaient l'avoir abattu, celui qui avait déjà été "descendu" sept fois auparavant ne sera jamais retrouvé.
Rittmeister Manfred Von RICHTHOFEN (ALLEMAGNE)
80 VICTOIRES
Manfred von Richtofen, l'as de l'aviation allemande a conservé son grade de capitaine de cavalerie dans l'aviation allemande. Il était âgé de 32 au début de la guerre. Il quitta la cavalerie en mai 1915. En septembre 1916, il fut affecté au Jasta 2. A partir de ce moment, ses victoires partirent en flèche, en janvier 1917, il reçut l'ordre pour le mérite. Ce fut lui, alors qu'il commandait le Jasta 11, qui abattit le major Hawker et il prit la tête du "cirque volant de Richthofrn", surnom donné à une unité composée de jeunes pilotes expérimentés qui semèrent la panique dans le ciel de l'Ouest. Surnommé le Baron Rouge pour son Fokker Triplan DR.I qu'il avait fait peindre en rouge vif, c'est aux commandes de cet avion qu'il trouva la mort. Abattu à Vaux-sur-Somme en Picardie les Alliés lui feront des funérailles grandioses. Son score de 80 victoires le place en tête de tous les autres pilotes de chasse de la guerre.
Lieutenant-Colonel William « Billy » Avery Bishop (CANADA)
72 victoires
William « Billy » Avery Bishop, as de l'air de la Première Guerre mondiale, est né le 8 février 1894, à Owen Sound, en Ontario. Lieutenant dans un régiment Canadien de chasseurs à cheval, il servit dans le RFC à partir du mois de juillet 1915 et vola en qualité d'observateur. Il reçu ensuite une formation de pilote et rejoignit en mars 1917 le Squadron 60 équipé de Nieuport XVII. Deux mois plus tard il avait remporté 20 victoires et s'était décoré du Distinguished Service Order et de la Military Cross. Le 11 septembre 1956, Bishop est mort paisiblement dans son sommeil, dans sa maison de Palm Beach, en Floride. Son corps a été ramené à Owen Sound, en Ontario, où il est enterré à présent, dans le cimetière Greenwood.
Major Edward "Mick" MANNOCK (GRANDE-BRETAGNE)
61 VICTOIRES
Il fût affecté en 1916 dans le RFC malgré sa mauvaise vue. En avril de l'année suivante, il rejoignit le Squadron 40 et vola sur Nieuport, il commença alors à accumuler les victoires, aidé en cela par une haine féroce contre les allemands. Il était très exigeant pour lui comme pour ses
pilotes, mais sa haine l'empêcha parfois d'avoir l'esprit chevaleresque que l'on attribut parfois aux autres pilotes de la première guerre mondiale.
Second Lieutenant Frank Luke Jr (USA)
21 VICTOIRES
Né en 1897 à Phoenix, Frank Luke arriva en France doté d'une très grande confiance et d'une indiscipline notoire. C'était pourtant un pilote-né spécialisé dans l'attaque de ballon, exercice très dangereux. Le jour de sa dernière mission, il détruisit 3 ballons avant de faire un atterrissage forcé dans les lignes allemandes. Armé de son seul pistolet, il préféra se battre
jusqu'à la mort plutôt que de se rendre.
Les Avions
Le Spad S. VII : la "mitrailleuse volante" française
Conçu par Louis Béchereau pratiquement en parallèle avec le peu classique Type G (SG. 1), le Type H beaucoup plus classique conservait les mâts d'interplan caractéristiques des précédents chasseurs SPAD : il était construit de la même façon. Propulsé par un nouveau moteurV8 refroidi à
eau, le Hispano-Suiza 8Aa de 150 ch, le prototype du Type H fut également désigné du nom de SH.1 il vola en avril 1916. Les essais prouvèrent que le SH. 1 représentait un progrès décisif dans le domaine de l'aviation de chasse. Dès le 10 mai, SPAD recevait commande de 268 exemplaires sous la désignation officielle de Spa.VII Cl (monoplace de chasse). On ignore d'où sort au juste l'étymologie de ce nom, mais les lettres désignant chez SPAD les séries d'appareils en ordre alphabétique semblent avoir été remplacées par un système plus ou moins conforme avec les désignations attribuées par le SFA (Service des Fabrications de l'Aviation). Par conséquent, la version de série de Type H reçut chez le constructeur le nom de S. VII. Ce robuste appareil avait une structure très solide et d'excellentes qualités de vol; il ressemblait beaucoup au SH.1. Il en conservait le radiateur circulaire à l'avant, mais ne possédait pas de grosse casserole d'hélice la surface alaire était augmentée d'1,85 m2. Son
armement se composait d'une unique mitrailleuse Vickers de 7,7 mm, équipée d'un dispositif de synchronisation Birkigt. Au début, les livraisons étaient lentes le 25 février 1917, seuls 268 S.VII avaient été livrés à l'Aviation militaire, plus 39 au Royal Flying Corps. On commença à parler du S.VII comme de la " mitrailleuse volante " de l'as français, Georges Guynemer. A partir de décembre 1916, Guynemer révéla à Béchereau que " les 150 ch du SPAD ne peuvent lui permettre de rivaliser avec le Halberstadt celui-ci grimpe mieux et, par conséquent, jouit d'un avantage indiscutable ". Ce fut là une des raisons pour la remotorisation des S.VII avec un moteur HS 8Ab de 180 ch à partir du printemps 1917. Le S.VII fut construit non seulement chez SPAD mais également chez SPAD et Janoir, Blériot Aéronautique, Kelîner, Regy, Gremont, S.E.A. et de Marçay : 5 500 exemplaires furent en tout construIts. En outre, 120 appareils furent fabriqués en Grande-Bretagne chez Mann Egerton et 100 chez L. Blériot (Aeronautics) pour le RFC; en Russie, un peu plus de 100 exemplaires furent construIts chez Dux. La plupart des escadrilles de chasse françaises furent équipées de S.VII ce chasseur ne fut pas utilisé que par la Grande-Bretagne et la Russie, mais aussi par la Belgique, l'Italie et les Etats-Unis. Après la première guerre mondiale, des S.VII furent déployés au Brésil, en Tchécoslovaquie, en Estonie, en Finlande, en Grèce, au Pérou, en Pologne, au Portugal, en Roumanie, au Siam et en Yougoslavie.
Le Albatros D V : l'avion de chasse allemand trop fragile
Conçu en 1917 à partir du D III comme un appareil capable de se mesurer aux meilleurs chasseurs alliés de l'époque, l'Albatros D V se caractérisait par un fuselage plus profond, à section transversale elliptique afin de réduire la traînée et d'accroître les performances en matière de vitesse et d'agilité. L'Albatros D V était également doté d'un nouveau plan supérieur de voilure, d'un gouvernail de direction transformé et de systèmes de commande des ailerons modifiés. Cet avion entra en service en mai 1917, mais, comme le plan inférieur de la voilure avait tendance à se briser quand l'appareil partait en piqué, l'Albatros D V, qui était déjà surclassé par les chasseurs alliés plus modernes, devint très rapidement impopulaire au sein des unités de chasse allemandes.
Le Fokker Dr I : l'avion de Von Richthofen
Le Fokker Dr 1, qui fut l'un des plus célèbres avions de chasse allemands de la Première Guerre mondiale, affichait d'excellentes performances dans tous les domaines, mais plus spécialement dans ceux de la vitesse ascensionnelle et de la maniabilité. Utilisé notamment par le grand as Manfred Von Richthofen, cet appareil conçu par Reinhold Platz, se présentait comme un triplan aux envergures réduites et était propulsé par un moteur rotatif. Entré en service au mois d'août 1917, le Dr I fut construit à raison de 420 exemplaires jusqu'en mai 1918. Quand il fut dépassé, il ne fut plus utilisés que pour des missions défensives. Le chasseur triplan monoplace Dr I était le modèle de série du Fokker V5 ; il se distinguait du V 4 par son moteur Le Rhône de 110 ch et son aile centrale d'envergure intermédiaire l'appareil atteignit le front en octobre 1917. En réalité, le second et le troisième appareil construits en série avaient été évalués à Courtrai à partir de la fin du mois d'août par la jasta de Manfred Von Richthofen. Armé de deux mitrailleuses synchronisées LMG 08/15 de 7,92 mm, le Dr I était propulsé par un moteur Oberursel Ur II de 110 ch, copie du moteur rotatif Le Rhône à 9 cylindres. Le Dr I, extrêmement maniable, remporta en combat aérien des succès foudroyants ; mais les livraisons aux Fliegertruppen furent ralenties par la pénurie de moteurs et la nécessité de remplacer les ailes de tous les appareils fabriqués en série, dont les normes de fabrication étaient considérées comme inacceptables par l'Idflieg. Tous les premiers V5 furent mis aux normes et livrés sous le nom de Dr 1 : c'est ainsi que 320 exemplaires furent livrés aux Fliegertruppen.
Le Sopwith Camel : l'avion de chasse britannique victorieux
Un des chasseurs britanniques les plus prestigieux de la Première Guerre mondiale, le Camel, était conçu à partir du Pup. Le premier des trois prototypes réalisés effectua son vol initial en janvier 1917, avec un moteur rotatif Clerget de 110 ch. Le Camel, qui se présentait comme un appareil très agile et facile à piloter, entra en service en juin 1917. En termes de victoires aériennes (1.294), le Camel, construit à 5.490 exemplaires, fut le chasseur britannique le plus efficace de la Première Guerre mondiale. Cet appareil entra en service au milieu de 1917 et fut surnommé Camel en raison de la bosse qui recouvrait ses deux mitrailleuses avant. Il se caractérisait par une cellule plus robuste, un moteur plus puissant et deux mitrailleuses montées à l'avant du fuselage et tirant à travers l'hélice. Il pouvait être propulsé par quatre moteurs rotatifs différents, dont la puissance s'échelonnait de 100 à 140 ch. Son centre de gravité était placé à l'avant du fuselage, où se trouvaient le moteur, les réservoirs et l'armement. Le Camel était un chasseur assez maniable, qui souffrait néanmoins d'un rayon de virage insuffisant. Une version navalisée de cet appareil, désignée 2F.1, était dotée d'une seule mitrailleuse, d'un empennage démontable et d'une voilure dont l'envergure avait été réduite.
Le RAF SE.5 : l'avion de chasse britannique de tous les fronts
Avec le SE.5a, entré en service au milieu de l'année 1917, le Royal Flying Corps possédait un chasseur pouvant rivaliser avec les meilleurs appareils allemands. Le SE.5a disposait d'une puissance de feu égale à celle des chasseurs de la série Albatros, et son moteur de 200 ch procurait au chasseur britannique un avantage certain sur ses adversaires. Conçu en même temps que le Camel, le SE.5 effectua son vol initial en décembre 1916. Cet appareil, propulsé par un puissant moteur en étoile Hispano-Suiza de 150 ch, était armé d'une mitrailleuse Vickers tirant à travers l'hélice et d'une mitrailleuse Lewis montée sur le plan supérieur de la voilure. En avril 1917, 82 SE.5 entrèrent en service au sein du Royal Flying Corps; ils furent suivis, au milieu de l'année 1917, par le SE.5a (5 121 exemplaires), équipé d'un moteur de 200 ch. Mais, en raison de la lenteur de la fabrication de ce type de moteur, la plupart des SE.5a furent dotés de Wolseley Viper. A la fin de l'année 1917, presque tous les squadrons du RFC étaient pourvus de SE.5a ou de Sopwith Camel. Il fut notamment très apprécié par un certain nombre d'as, dont le célèbre Mannock, pour ses performances et sa plus grande stabilité face au Camel, ce dernier étant plus maniable.
En espérant que ça vous a plu...