Au milieu des annotations de vol, sur le tableau de l’aéroclub de Bédarieux La Tour, ce petit aérodrome perché sur un plateau des Hauts Cantons héraultais, une mains avait déjà tracé ces mots hier : 06/06/06. « CK ne volera plus jamais. Pensez à nos deux amis CAYLAR JACQUES et sa femme » signé christian.
CK pour l’indicatif de vol F-GNCK du WASSMER 51, un monomoteur de 160 Chvx aux trente ans de bons et loyaux services. Jacques CAYLAR en avait pris les commandes, le matin même, avec son épouse à bord. Comme ils le faisaient régulièrement, ils étaient allés survoler FAUGERES et la vieille maison qu’ils avaient achetée et que ce couple de retraités retapait au fil des mois.
A 11h30, les gendarmes de Bédarieux avaient alertés qu’un petit avion de tourisme venait de se crasher. L’avion aurait heurté le sol dix minute après avoir décollé , à cinq kilomètres de sa piste d’envol. Des témoins racontent les avoir vu passer sur les hauteurs de Faugères, près des Trois Tours, puis au dessus des Moulins avant de les perdre de vue.
Sur place, les secours ne pouvaient que constater le décès de Jacques Caylar, 66ans, et de son épouse, dont les corps ont été évacués des décombres de l’appareil en début d’après midi. Les techniciens de la gendarmerie des transports aériens de Montpellier Fréjorgues se sont rendus sur place pour recueillir les indices susceptibles d’établir les circonstances de cet accident. Des témoins auraient vu l’avion piquer. Pour Henri FOUNAU, vice président de l’aéroclub et président du club de vol à voile, si ce passage entre les Trois tours et les moulins était avéré, l’avion de tourisme « pourrait avoir été pris par un vent rabattant ».
Membre de l’aéroclub de Bédarieux La Tour depuis février 2004, mais déjà breveté de longue date, Jacques Caylar avait la réputation d’être « un excellent pilote, sérieux, très minutieux, qui volait régulièrement » Après une vie professionnelle en Provence, le couple était venu s’installer il y a quelques années à Faugères, au chemin des Laurioles, où il avait quelques attaches familiales. L’aéroclub Bédarieux La Tour avait racheté à son homologue de Béziers ce WASSMER 51, qui sortait d’une révision de 100h effectuée fin mai. Dans les hangars, le club abrite encore quatre avions à moteur et quatre planeurs, et n’avait jamais connu de drame avec sa flottille d’appareils. Il y a vingt ans, un pilote s’était tué dans le crash d’un avion de construction personnelle. Il y a un mois, un planeur parti du Pic Saint Loup s’était écrasé à Lunas. Comme il le fait systématiquement après chaque crash, le bureau « enquête et analyse » de la direction de l’aviation civile, sera sur place ce matin
JEAN VIVER Journaliste.
MIDI LIBRE
Je connais bien ce terrain, c'est vrai qu'avec du bon vent il peut etre dangeureux!
hommage aux vitimes