RECIT DE L'INCIDENT:
Récemment, un pilote a récupéré un C210 qui rentraît de grande-bretagne. Apparement, le plein a été fait avec un fond de citerne. Les résidus et particules solides accumulées au fond de cette dernière ont donc été versées dans les réservoirs.
L'avion a volé pendant 2h, sans aucun problème, et le plein a été fait une nouvelle fois à l'arrivée. Cepedant, le vol suivant a été nettement moins sympa. En régime de croisière, le pilote n'arrive pas à ajuster le fuel flow. Celui-ci est trop bas selon les chiffres du manuel de vol, et l'EGT est trop haut.
C'est comme si on avait déja tiré la mixture avant même de l'ajuster. Du coup, la pompe électrique de secours est mise en marche. Après quelques minutes, le fuel flow diminue encore et le moteur se met a emmettre des détonations à l'échappement.
Le pilote décide de descendre immédiatement et de se poser sur l'aérodrome le plus proche.
La puissance est au maximum, et l'avion stabilisé à basse altitude ne peut maintenir son altitude. Heureusement le pilote est dans l'axe de la piste et pose l'appareil sans encombre.
EXAMEN AU SOL:
Les circuits de carburant sont démontés. Les injecteurs sont bouchés par un mélange de type caramel fondu. Le filtre à essence est complètement bouché, il ne laisse plus passer le fluide.
CONCLUSIONS:
Un filtre à essence s'encrasse de manière exponentielle. Au départ, les particules sont filtrées, et il n'y a aucun impact sur le débit. Cependant, très rapidement, tous les pores du filtre se bouchent, et les saletés passent outre (sur les bords, par les jeux). Ainsi, sur un moteur à carburateur, le gicleur peut se boucher et sur un moteur à injection ce sont les injecteurs qui peuvent être encrassés.
Attention donc aux pleins fait avec une citerne vide, ou sale. Les répercutions de l'essence sale ne se font ressentir qu'après quelques heures de vol.