Les premiers essais en vol de l'A380 doivent débuter au printemps 2005. Mais divers systémes, notamment destinés à vérifier la solidité de la structure du très gros porteur, ont dores et déjà débuté sur le site d'assemblage de Blagnac, près de Toulouse.
Sur les six appareils construits jusqu'à présent, deux ne voleront jamais.
Il s'agit de cellules complètes (fuselage, ailes, dérive, train d'atterrissage) servant aux essais statiques.
"On a commencé à tirer dessus" avec des vérins, "pour vérifier nos calculs", montrer aux autorités de certification qu'ils "sont corrects".
Après la certification, "on ira jusqu'à casser pour connaître les marges et savoir comment réagit la cellule. On tire sur la voilure, on va tirer on espère au moins 10m de voilure avant qu'elle casse".
Une deuxième cellule sert aux essais de fatigue "et là on est un peu plus tortionnaires. On la tire plus longtemps, on simule des vols. En deux ans, on essaie de simuler 30 ans de vie".
"On fait 30, 40, 50.000 cycles", on pressurise l'avion, "on lui fait très vite des missions de décollage, de vol stabilisé, d'atterrissage. Cet essai de fatigue permet d'anticiper le vieillissement de la cellule, d'observer la déformation du métal et l'apparition de criques, des petites fissures.
Les quatre autres avions, dont celui qui sera présenté le 18 janvier, serviront aux essais.
Deux de ces A380 comportent des installations d'essais mesurant près de 6.000 paramètres, dont ceux concernant les qualités de vol: stabilité, efficacité des commandes. "L'un des avions va servir à l'ouverture du domaine de vol, le deuxième à rédiger le manuel décrivant les performances de l'appareil", son mode d'emploi en quelque sorte.
Ces deux premiers A380 sont dépourvus de sièges, sauf pour l'équipage d'essais.
"Les deux seconds, ce sont deux avions sur lesquels on va monter une cabine. L'un va permettre de regarder comment ça se passe pour le passager en terme de température, pression", confort, etc. L'autre "sera utilisé pour la certification, le 'route-proving' où on va mettre des passagers, faire des étapes commerciales" pour montrer que l'avion est opérationnel. Après la phase de certification, Airbus conservera le premier A380 et transformera les trois autres pour les vendre à une compagnie.
Boeing n'a qu'à bien se tenir.
Dans l'attente de son vol d'essai... (au passage bonne chance aux pilotes d'essai) je vous souhaite un bon vol à tous...