Voici la vue que nous disposions à bord avec un iPad, l'application de navigation Foreflight complété d'un récepteur ADSB pour avoir les trafics environnants. Et des trafics, il y en avait ce 15 décembre dernier :


C'était donc à Los Angeles, un jour de semaine, vers 12h00 alors que nous passions à 4'500 ft dans notre prout-prout de Cessna 172 pour une verticale de LAX en auto-info. Normal. Et oui, c'est en réel.

Salut Vincent,


A quoi correspondent les nombres en turquoise au dessus des flèches ? C'est la différence en centaine de pieds +/- par rapport à l'altitude de ton avion ?

Zoulou Uniform a écrit:A quoi correspondent les nombres en turquoise au dessus des flèches ? C'est la différence en centaine de pieds +/- par rapport à l'altitude de ton avion ?

Exactement !

Si seulement on pouvait avoir un tel service ici en Europe...


#rêvons #bouteille_d_eau_a_la_mer

Je suis sans cesse émerveillé par l'arrivée de ces nouvelles technologies dans nos cockpits, mais j'ai l'impression que ça change tous les mois. L'offre de services et d'applications semble avoir été décuplée ces trois dernières années.

Cependant je suis resté assez hermétique à tout cela jusqu'ici. La seule utilisation que j'ai de ma tablette pour le moment, c'est pour stocker des cartes VAC, des cartes aériennes ou des informations sur les terrains, car j'ai une horreur viscérale des feuilles qui se baladent partout dans le cockpit. A vrai dire, la fois que je me suis servi d'une application de nav sur tablette, c'était avec Mach 7 en 2014. Pour le lancement de cette application j'avais profité de la gratuité du service et des cartes qui vont avec. J'avais trouvé ça pratique, mais je me débrouille toujours aussi bien avec une carte papier. L'application est devenue payante et je n'ai pas pris l'abonnement, qui reste assez cher.

Plus récemment, j'étais entre l'Espagne et l'Afrique du Nord en avion léger, et j'ai travaillé avec des fonds de carte officiels publiés par l'aviation civile marocaine, une carte 1/1 000 000, une carte routière (pensez-y si vous allez en Afrique), un log de nav Jeppesen allégé à ma sauce: l'essentiel. La tablette me servait pour avoir les informations utiles à la préparation du vol, et aussi pour préparer l'arrivée. Je ne m'en suis jamais servi en croisière.

A force de manipuler tous ces outils et toutes ces données, n'avez vous pas parfois l'impression que ça rajoute des écrans à surveiller, des données à prioriser et donc de la charge de travail au pilote ?

Animant régulièrement des présentations dans mes aéroclubs, je vois les réactions des pilotes.

Nombreux sont ceux qui sont passionnés, intéressé et un parfois se sentent un peu dépassé. La tablette et ce qu'elle procure comme confort pour un pilote habitué à son maniement devient pour certains une charge de travail supplémentaire, perturbante pour le vol et toutes ces phases. Ils prennent du plaisir en l'état, sans la tablette alors pourquoi s'embêter ?

Certains ne s'en servent que comme le vérificateur de positionnement sur la carte déroulante pendant le vol. Suis-je bien là ? Oui ? Non ? Et cela leur suffit. Le confort de leur vol est déjà grandement amélioré. Ils en ont satisfait. Tant mieux. Tout le monde est content. Tant que ça vole et prend du plaisir.

D'autres comme moi utilise pratiquement à plein les ressources de ces outils. De la planification du vol à la préparation (masse & centrage, briefing, NOTAM, météo...) jusqu'au déroulement* lui-même. Pour en revenir aux premières images, pendant le vol aux Etats-Unis, l'application Foreflight et son récepteur Stratus ADSB permet non seulement d'avoir les traffics ADSB sur l'écran (dans une situation caricaturale, je vous l'accorde avec ce facteur de zoom et au dessus de Los Angeles) mais aussi de disposer de la météo en temps (presque) réel (5 min de décallage). Comment ne pas utiliser cette fonction de sécurité qui permet d'avoir les METAR/TAF et même une vue radar en temps réel, en vol ? Quel confort pour les vols de voyages d'anticiper les situations à venir devant soi.

Dans un autre registre, Skydemon en France affiche la position géographique des NOTAM sur le fond de carte. Là aussi, c'est un élément de sécurité - et plus seulement de confort - lorsque l'on regarde la tonne de NOTAM divers et variés (sans parler des NOTAM d'obstacle) qu'un bête briefing en France produit. C'est un gain de temps, de confort (et de sérennité à bord) indéniable. Bien sûr, comme à l'accoutumé, il ne faut pas s'appuyer uniquement sur ces outils et continuer à savoir balayer à la main la centaine de NOTAM que produit un bête vol de voyage en France en le reportant sur sa route. Est-ce amusant ?

Je ne considère pas que l'usage de la tablette est une charge supplémentaire. Bien sûr, la carte papier est mon plan B et à portée de main (comme une seconde tablette d'une autre marque, chargée est aussi à portée de main). Mais ma tablette est devenu l'outil que je manipule en vol comme je manipulais mon log de nav et ma/mes cartes papiers. Ma tablette est devenu mon outil de préparation de vol pour consulter la "documentation aéronautique en vigueur". Je vais beaucoup plus vite pour confirmer ma position (dans les 3 dimensions grâce notamment à une vue en coupe verticale par exemple sur Skydemon), disposer d'une estimée...

Enfin, l'usage d'un nouvel outil que ce soit une tablette, un nouveau log de nav, une règle ou un nouveau GPS dans l'avionique doit bien sûr s'accompagner d'un apprentissage. Je passe énormément de temps chez moi, assis tranquillement devant mon PC pour pratiquer tout nouvel équipement et environnement en simulation. Les applications que j'utilise en vol sont manipuler "de fond en comble" assis en volant virtuellemetn sur Flight Simulator et en ayant ces applications (Skydemon, Foreflight et il fut un temps Air Nav Pro) connecté directement à mon simulateur. Je peux ainsi expérimenter de nombreuses situations et scénari.

Dernièrement, j'ai volé sur un avion équipé d'un Garmin GTN tactile. L'ajout dans mon Flight Simulator et plusieurs heures de vol (sur IVAO en environnement contrôlé pour ajouter à la charge de travail) ont été incroyable bénéfique. Une fois dans le réel, c'est donc moins de temps à manipuler et hésiter dans l'avion et plus de temps à profiter du vol (et regarder dehors ;-) C'est à lire ici pour l'apprentissage : http://20-100-video.blogspot.fr/2015/12/du-virtuel-au-reel-prise-en-main-du.html et ici pour le retour d'expérience : http://20-100-video.blogspot.fr/2015/12/retours-sur-la-decouverte-du-gtn650.html

Il y a de nouveaux outils qui sont là et d'autres qui pointent le bout de leur nez. Bien utilisés et avec une bonne préparation, ils peuvent décupler l'envie, d'une part d'aller voler un peu plus loin que le vol local du dimanche (qui a parlé des Farwest ?) et durant le vol lui-même le plaisir du vol : on en profite plus. Quel plaisir la semaine dernière de préparer des vols qui auraient été plus compliqué et moins rapide à préparer sur la côte ouest américaine (carte directement accessible sans plier/déplier... briefing complet intégré...) Plus de carte papier (mais trois iPad et deux iPhone, deux GPS... sans parler du Garmin GTN dans la planche de bord) pour enquiller sereinement une procédure VFR Mini Route au dessus de Los Angeles International à 2'500 ft.

Tout cela nécessite de l'investissement pour y être préparé. Et une fois prêt...

* je précise que je continue à m'entrainer aussi le doigt sur la carte papier :

Moi aussi j'ai vu l'intérêt d'avoir un outil de préparation accélérée des vols. Mais la tablette n'a pas fait partie des heureux élus.
Perso je prépare tout grâce à carte f aero, google maps, et mach7, sur PC. Et en vol j'ai un log de nav (mais de moins en moins souvent pour les navs simples..) et le téléphone sert à confirmer la position si besoin.


Carte f aero est en train de mourir, que va-t-il arriver à cette carte ? Peut-on en trouver une autre ou bien sauver celle ci ?

Dubble a écrit:Peut-on en trouver une autre ou bien sauver celle ci ?

Malheureusement, le cas de F-Aero est un peu compliqué, suite au décès accidentel d'Olivier
ça n'est (n'était ?) pas la priorité dans ces circonstances, à cet automne. En ce moment, le manque de maintenance commence à se faire sentir, et ça va être pire au printemps (renouvellement des cartes).

Il me semble que des gens sont sur le problème (avec les questions de succession), d'autant que la FFA était impliquée sur la carte (au moins en termes de branding).
J'étais en contact avec Olivier sur d'autres sujets, où il ne travaillait pas seul. Sur la carte.aero je ne sais pas si il bossait seul ou pas, et si quelqu'un serait en mesure de reprendre son travail. :-/
En tous cas beaucoup de gens que ce serait dommage de laisser perdre tout ce qu'il a donné (sans compter) à la communauté ...

On verra ...