Même Jules Verne ne l'avait pas imaginé.
Huit jeunes ingénieurs l'ont fait.
Ils ont présenter samedi au Salon de l'aéronautique du Bourget un prototype de drone destiné à voler, à naviguer et à plonger jusqu'à 50 mètres, dès le deuxième trimestre de 2006.
Ce prototype, baptisé Aelius, a été mis au point par AeroArt (www.aero-art.co.uk), une start up née il y a trois ans en Grande-Bretagne, a expliqué à l'AFP Serge Versillé, 22 ans, l'un des six Français de la société, qui compte également un Suisse et un Américain. Spécialistes en aéronautique, en systèmes de propulsion, en électronique ou en matériaux composites, ils ont entre 22 et 26 ans.
Leur premier prototype, "un projet d'étudiants", n'a jamais volé, faute de 100.000 euros pour se payer le système de propulsion. Pour le second prototype (Aelius 2), il leur manque 300.000 euros, une somme qu'ils comptent bien réunir après les "contacts fructueux" noués durant le salon du Bourget, assure M. Versillé. Les 200.000 euros déjà dépensés pour le développement du second prototype proviennent d'universités européennes et d'entreprises de l'aéronautique.
Aelius 2, d'un poids de 20 kg, d'une longueur de deux mètres et d'une envergure de deux mètres, ressemble à un gros insecte avec ses deux stabilisateurs sous le fuselage, ses moteurs électriques, ses caméras vidéo ou à infrarouges.
Cet appareil hybride, à la fois avion, bateau et sous-marin, capable d'amerrir et de plonger après une phase de vol, pourra être téléguidé de la terre ou d'un bateau, affirme M. Versillé.
Pour ses promoteurs, les applications d'Aelius sont très variées et toutes "dans le respect de l'environnement". Il sera par exemple, un "outil précieux" pour observer les mammifères marins en suivant baleines et dauphins sous l'eau à une vitesse de 10 noeuds.
D'autre part, souligne M. Versillé, sa propulsion électrique minimisera les pollutions sonores et éliminera les émissions de gaz polluants d'une propulsion classique, ce qui fera d'Aelius un "instrument de choix" pour les industries pétrolières offshore, leur permettant de réduire leurs impacts sur l'environnement lors de l'inspection de leurs installations.
Les promoteurs d'Aelius sont persuadés que l'engin pourra également surveiller discrètement les eaux territoriales d'un pays, les zones maritimes stratégiques, accéder rapidement aux sites d'accidents et conduire des opérations de reconnaissance sous-marine là où des plongeurs ne peuvent aller avant l'arrivée des robots sous-marins.
Samedi, lors d'une conférence de presse à 12h30 (hall 4, stand D-10), les jeunes pères d'Aelius présenteront les résultats obtenus par simulation et le prototype Aelius 2.
Les derniers tests et les "vols de démonstration", sont prévus pour le second trimestre 2006, et la commercialisation d'Aeliux est programmée pour juin 2007 à un prix qui n'a pas encore été fixé, conclut M. Versillé.