Une journée de repos mais pas de vol prévu pour cause d’indisponibilité du FI… dommage, le temps est parfait pour voler voire idéal pour un lâcher (CAVOK, 5kt dans l’axe) mais je n’y pense même pas
Et puis finalement, en milieu de matinée, SMS du FI «Slt, dispo cette aprèm si tu bosses pas » , résa faite aussitôt évidemment
J’appelle ma femme pour annuler le ciné vaguement prévu et lui dire que finalement je volais en lui proposant de me rejoindre, elle qui m’a toujours dit avoir « horreur de voler dans ces p’tits coucous qui secouent dans les sens »… et elle accepte la bougresse !!
Belle journée oblige, je file à l’AC bien plus tôt que nécessaire, je discute, me fais taquiner par un autre pilote « Si t’es pas lâché aujourd’hui, tu ne le seras jamais » J’ai ri et même pas pensé que ça pourrait vraiment m’arriver aujourd’hui. Ma femme m’appelle pour me dire qu’elle arrive, l’avion se pose et donc le FI est dispo.
Prévol, installation de madame en place arrière, tours de pistes standards puis basse hauteur puis de nouveaux standards Toujours pas la puce à l’oreille, alors qu’on faisait dernièrement beaucoup de basse hauteur pour bosser à fond l’arrondi et le décrabage. Le FI me demande une remise de gaz alors que ma finale était stabilisée Je me suis demandé pourquoi pendant un bon moment, au tour suivant, panne moteur au décollage Tiens, tiens, je ne ma pose toujours pas de question
On fait un complet, rentrons au parking club où c’est l’heure de pointe, le FI me prend les commandes pour « mettre l’avion par là »… à l’autre bout du parking, là où se pose l’hélico qui vient d’annoncer son retour sur la plate-forme. Je ne comprends pas mais ne me doute toujours pas qu’en fait l’avion n’allait rester là bien longtemps ! Et là, « Bon, tu repars sans nous ?! 3 tours de piste et tu rentres ». Coup de fil au contrôle pour avertir, d’autant que le trafic s’intensifie avec 3 en tour de piste, 2 en entraînement de procédure VOR, des IFR en attente, les planeurs qui commencent à tourner aussi….
C’est parti, roulage, essais moteurs, attente , attente , attente … et puis « F-UR, si vous êtes toujours prêt, alignez vous et attendez »
Ca y est, j’y suis. Seul à bord, aligné, QFU et alti vérifiés, pas de voyant, pas d’alarme "F-UR, autorisé décollage 04, vent 045°, 5kt". Je lance les 120 poneys du DR400 et surveille le badin, 100km/h, rotation et là surprise, l’avion monte comme jamais je ne l’avais encore senti et là je réalise vraiment que je suis seul à bord.
3 tours comme convenu et retour au club, et comme je connais la tradition je jette un coup d’œil à l’entrée du hangar, le jet d’eau n’est pas branché. Bisou à ma femme, félicitations du FI et du mécano et… gamelle d’eau fraîche J’avais oublié que le club ne comptait pas qu’un seul point d’eau.
Il m’a fallu pas loin d’une heure pour vraiment réaliser que je l’avais fait mais cette fois c’est bon, j’ai rempli la colonne « Commandant de bord »