L’A380 d’Airbus, le plus gros avion de ligne du monde, devrait embarquer entre 550 et 800 passagers avec une sécurité médicale inégalée.
Selon les compagnies, un « medical corner » devrait l’équiper, doté de moyens numériques de télétransmission air-sol plus performants pour bénéficier au mieux de la régulation des Samu.
Le plus gros avion de ligne du monde pourra accueillir jusqu'a 840 passagers.
Plus gros, plus loin mais aussi plus sûr : il sera moins dangereux de monter à bord d’un A380 que d’un TGV.
C’est ce qu’assure du moins le Dr Jean-Didier Hemous, conseiller médical du consortium européen Airbus.
Le « défi médical » du plus grand aéronef de l’histoire a été relevé par les experts du Medes (Institut de médecine et physiologie spatiale), des compagnies d’aviation qui ont passé commande des premiers exemplaires, des administrations française, européenne et internationale chargées des réglementations aéronautiques et bien sûr d’Airbus Industrie.
« Dans la configuration de trois classes passagers (tourisme, affaires et première) que lui destine Air France, il devrait embarquer 550 passagers, soit guère plus que les actuels gros porteurs des compagnies low-cost, souligne le Dr Patrick Rodriguez, directeur médical du pavillon français. Et dans un premier temps, il desservira des destinations dites “en triple sept”, comme Montréal et New York, puis Tokyo, avec des durées de vol qui resteront conformes à celle d’une compagnie située au centre du réseau aérien mondial. »
En fait, la principale innovation sera l’existence de deux ponts : « Comme si on superposait deux avions, un A340 en bas avec ses 370 passagers et un A320 en haut avec ses 180 passagers. »
Et sur chacun de ces deux ponts devraient s’affairer deux équipes commerciales indépendantes, chacune dotée de ses propres équipements médicaux (notamment un défibrillateur semi-automatique par pont) et trousses d’urgence.
L’idée d’embarquer des infirmières-hôtesses semble avoir été abandonnée par les compagnies, mais la formation des équipages à la prise en charge des urgences, au secourisme et aux méthodes des Samu devrait être améliorée.
Surtout, la principale innovation devrait être l’installation d’un « medical corner », ou « first aid corner ». Dans cet emplacement dédié, des mesures diverses pourront être effectuées grace aux canaux numériques de transmission sensiblement plus performants que les anciennes liaisons radionumériques ».
« La gestion des urgences à bord devrait ainsi être plus systématiquement pilotée par le Samu, estime le Dr Rodriguez, et les médecins passagers auquel il sera fait éventuellement appel interviendront en relation étroite avec le régulateur des urgences parisiennes. »
En revanche, les projets ambitieux qui avaient un temps fait l’objet d’études pour équiper l’A380 d’une salle de sport, avec appareils de pédalage, de cardio-training et tapis roulants, semblent abandonnés, même si les compagnies s’apprêtent à se livrer à une rude concurrence sur le terrain de la sécurité médicale et du confort embarqué proposé à leurs clients.
Oubliée également l’idée d’installer un bar et un ascenseur pour relier les deux ponts : le concept de « mobilisation » des passagers prévaut, quitte à ce que ceux-ci soient seulement invités à pratiquer des exercices depuis leur fauteuil.
Ces risques sont encore aggravés par l’embarquement d’une proportion grandissante de passagers âgés, souffrants d’insuffisance respiratoire ou cardiaque et provenant massivement de régions en développement, comme l’Asie, où le niveau sanitaire est parfois défaillant. »
Et ce nouvel avion pourrait donner le signal d’une évolution plus stricte des règles médicales aéronautiques.
source : CHRISTIAN DELAHAYE