Un chapitre clef de l'enquête sur le crash Concorde s'est achevé jeudi avec la mise en examen, la sixième dans ce dossier, d'un ex cadre de la DGAC, dernier des sept anciens responsables français entendus par la justice, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.
Claude Frantzen a été mis en examen pour homicides et blessures involontaires par le juge d'instruction Christophe Régnard au cours d'un interrogatoire de première comparution de plus de dix heures au palais de justice de Pontoise, a-t-on indiqué de même source.
Il s'agit de la sixième mise en examen dans ce dossier, la cinquième côté français.
M. Frantzen occupait jusqu'au milieu des années 90 les fonctions de directeur de Service de la formation aéronautique et du contrôle technique (SFACT), un département de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) dont une des missions consiste à vérifier que la conception des avions -y compris du Concorde au temps de son exploitation- respecte les réglementations en vigueur (performances, résistance des matériaux...).
Il est également cité dans l'enquête sur le crash du Mont Sainte-Odile de janvier 1992 (87 morts), et son renvoi en correctionnel a été requis par le parquet de Colmar.
Sept anciens responsables de la DGAC et du constructeur de l'avion (Aérospatiale, aujourd'hui EADS) auront été entendus par le juge ces dernières semaines, avec à la clef cinq mises en examen: trois anciens cadres de la DGAC, dont M. Frantzen, et deux anciens responsables du constructeur de l'avion (Aérospatiale, aujourd'hui EADS).
Ils sont cités dans l'instruction dans le cadre de la gestion du défaut du supersonique (une faiblesse au niveau de l'aile), connu dès 1979, qui, selon la justice, avait concouru à provoquer le crash, avec une lamelle du DC-10 de la Continental Airlines perdue sur la piste.
Cette gestion est jugée négligente dans un rapport d'experts dont l'AFP avait eu connaissance en août. Les options retenues par la DGAC pour corriger ce problème sont notamment jugées "minimalistes".
En mars, la compagnie aérienne américaine Continental Airlines avait également été mise en examen en tant que personne morale.
113 personnes ont péri dans le crash du Concorde d'Air France le 25 juillet 2000 à Gonesse (Val d'Oise).
source : AFP