L'Agence spatiale européenne (ESA) a donné son feu vert au contrat de développement du projet de système de navigation par satellite européen Galileo, a-t-on appris vendredi au siège de l'ESA.
"Le comité de politique industrielle et le comité de programme de l'ESA ont autorisé vendredi les budgets et le contrat, ce qui permet de maintenir le calendrier et les délais", a indiqué à l'AFP une source de l'ESA.
"Nous venons d'être autorisés à placer le contrat sur les quatre premiers satellites de Galileo", a-t-elle ajouté.
La phase de développement des quatre premiers satellites du système Galileo, futur concurrent européen du GPS américain, exige un financement d'environ 1 milliard d'euros. L'ESA et la Commission européenne ont déjà apporté 600 millions d'euros, mais il manquait encore 400 millions sur la répartition desquels les pays membres s'opposaient.
L'Allemagne, notamment, a refusé de remettre au pot.
Sur ces 400 millions d'euros, l'ESA et la Commission européenne en ont débloqué 200 millions en utilisant "tous les fonds accessibles, selon les règles de l'agence", c'est à dire ceux déjà souscrits par les Etats membres, et en reportant le financement d'autres activités moins prioritaires, a expliqué cette source.
"Pour couvrir l'ensemble du programme, il faut encore 200 millions d'euros. Il faudra les trouver dans le courant de l'année 2006", a-t-elle ajouté. Mais en attendant, "nous pouvons engager le contrat de développement des satellites", ce qui permet de "maintenir le calendrier".
La mise en service de Galileo est prévue à la fin de 2010.
Bruxelles a nommé cette semaine Karel van Miert, ancien Commissaire européen à la concurrence, "facilitateur" du projet Galileo. Il devra assurer la médiation entre les parties pour débloquer la situation actuelle.
La Commission européenne a retenu fin juin l'offre commune des consortiums iNavSat - réuni autour d'EADS (aéronautique et défense) et de Thales (électronique) - et Eurely - réuni autour d'Alcatel (équipementier en télécommunications) et Finmeccanica (aéronautique et défense) - pour devenir concessionnaire de Galileo.
Le concessionnaire aura non seulement la charge d'exploiter Galileo pendant 20 ans, mais aussi d'en tirer des recettes commerciales sur des modèles à inventer. Le GPS américain, que Galileo devrait concurrencer, est en effet gratuit pour l'utilisateur.
Le système prévoit le déploiement d'une constellation de 30 satellites. Les deux premiers, de type expérimental, devraient être lancées par des fusées russes Soyouz depuis le cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan) fin 2005 et début 2006.
source : AFP