Bonjour momo1381,
Pour pouvoir t'aider efficacement, il faudrait que tu nous en dise un peu plus sur le cadre de ta présentation (simple exposé en classe, TP, quel niveau de classe terminale, prépa, Fac), et aussi sur ton expérience aéronautique (as-tu déjà pris l'avion, as-tu déjà piloté, as-tu passé le BIA, voir l'examen théorique du PPL ?).
Ensuite, attention avec ton souffleur de feuilles : ça souffle très fort, sans doute beaucoup trop fort (aux alentours de 200 km/h il me semble), ce qui sera disproportionné par rapport à une maquette, ou alors, il faudra la mettre assez loin, mais le souffle risque de ne plus être assez linéaire, mais perturbé.
Ce que ton prof. va te faire faire, à mon avis, c'est d'accrocher un dynamomètre sur le volant du PA28 (cet avion ne se pilote pas avec un manche, mais avec un volant en forme de U) et de piloter l'avion en tirant sur le dynamomètre plutôt que directement sur le volant, afin de mesurer l'effort "au manche".
J'en viens à la raison d'être du compensateur, encore appeler "trim" dans le jargon des pilotes, car j'ai l'impression que tu confonds un peu les choses à cause de cette histoire de tab. Le tab n'est pas un compensateur, même s'il peut être utilisé dans ce but. Le rôle du compensateur est de diminuer, et même d'annuler les efforts du pilote pour maintenir une attitude donnée (attention, je n'ai pas dit "altitude").
Prenons un exemple : mon avion vole en pallier, à une vitesse donnée, et je veux le mettre en montée. Je vais devoir tirer progressivement sur le manche (ou volant), jusqu'à ce que mon avion ait l'angle de montée désiré, et là, je vais devoir maintenir cette pression en arrière sur le manche tout le temps que doit durer la montée. S'il s'agit de monter de 200 ft (pieds, soit environ 65 m), ce n'est pas très grave. Mais s'il faut monter de 10.000 ft, ça va durer plusieurs minutes, voire dizaines de minutes suivant les performances de l'avion, et ça va devenir pénible, voire fatiguant. Alors, je vais utiliser le compensateur, qui va tirer pour moi sur le manche. Une fois bien réglé, je pourrai lâcher le manche (en air calme), et mon avion continuera à monter avec le même angle (ce que j'appelais "attitude", qui est le terme général pour la position de l'avion, mais dans le cas de la montée ou de la descente, on parle "d'assiette").
Une fois arrivé à l'altitude désirée, je vais devoir reprendre une assiette de pallier. Pour cela, comme mon avion était équilibré pour la montée, je vais devoir pousser sur le manche jusqu'à l'assiette de pallier, et là, je vais devoir continuer à pousser le manche tant que je voudrai conserver cette assiette. Si ma croisière doit durer trois heures, je ne vais pas rester trois heures à pousser sur mon manche, alors, je vais à nouveau trimer mon avion, de telle sorte que le compensateur poussera pour moi (en fait, je vais surtout neutraliser l'effort à tirer que j'ai demandé au compensateur au début de la montée, en le repositionnant sensiblement à la position qu'il avait avant, en réalité un poil moins pour des raisons qui dépassent cette explication).
Dans le cas de la gouverne de profondeur, qui semble donc t'intéresser, celle-ci est généralement actionnée par une biellette (un long tube en aluminium ou en carbone) qui relie directement le manche et le guignol de la profondeur (espèce de levier qui dépasse à l'équerre au dessus ou au dessous de la gouverne) ou par des câbles. Ce qu'il y a entre la commande manuelle de trim et le compensateur ? Ça dépend du type de compensateur : je t'ai expliqué dans mon message précédant qu'il y en avait deux sortes sur avion léger :
- Deux ressorts ou sandows fixés sur la biellette ou sur les câbles, et qui tirent dans un sens ou dans un autre suivant le sens de rotation de la molette de trim (certains avions, et surtout planeurs, ont un levier qu'on avance ou qu'on recule et qu'on bloque dans des crans, sur d'autres plus anciens, c'est une petite manivelle comme les lève-vitres des voitures du siècle dernier, parfois un petit levier qu'on pivote vers l'avant ou vers l'arrière). C'est le système le plus basique, qu'on trouve sur MCR01 ou sur hélico R22 par exemple. Il y a donc une commande qui permet de compenser, mais il n'y a pas véritablement un objet qu'on pourrait appeler compensateur.
- Dans le cas où la commande de compensateur agit sur un tab (petite gouverne additionnelle articulée sur la gouverne de profondeur), il y a un câble mobile dans une gaine fixe qui relie la commande de trim au guignol du tab (un peu comme pour changer les vitesses sur un vélo).
Le cas des avions de ligne : sur les plus anciens, les commandes se faisaient uniquement par câbles, et les compensateurs devaient être similaires à ce que je t'ai décrit plus haut.
Ensuite, les commandes sont devenues hydrauliques, c'est à dire avec des tuyaux qui contenaient un liquide incompressible (généralement de l'huile spécifique), et ça marchait exactement sur le même principe que des freins de voiture. Du coup, la commande de trim contrôlait une pompe hydraulique, sur le même principe qu'une direction assistée de voiture.
A présent, les commandes sont électriques, ce sont des moteurs électriques pas à pas (appelés servo-moteurs) qui agissent sur les gouvernes : la partie trim est gérée par de l'électronique.
Que veux-tu savoir exactement sur le PA28 ? D'ailleurs, sais-tu exactement sur quel modèle de PA28 tu vas voler ? Il en existe plusieurs modèles, dont certains ont une dérive en T (la profondeur est tout en haut de la dérive). J'ai piloté des PA28 Cherrokee, Warrior II, Archer II, Arrow IV.
Bon, je crois avoir fait le tour de tes questionnements, je reste dispo. pour plus de précisions.
Bon vol, profite bien !
Mini